Algérie

Les thermes romains de Guelma



Les thermes romains de Guelma
Leur ruine est imposante par ses dimensions et par l’état de conservation de quelques unes de ses parties. Elle se situe dans l’enceinte de l’ex-caserne – entre la porte dite « de Souk Ahras » et l’entrée principale du lycée du 1er novembre - car, à l’époque byzantine déjà, l’édifice fut enclavé dans la citadelle construite à l’aide des matériaux de l’ancienne ville ou plutôt « fut partie intégrante » du rempart car il pouvait être très utile dans la défense selon les expressions de Duvivier.

La construction est fort bonne et peut remonter au 2e siècle de l’ère chrétienne ; elle est faite en blocage, avec des revêtements en pierres de petit appareil et en briques ; certaines parties sont en grandes pierres de taille ( les pieds-droits et les arcs des portes principales ainsi que les chaînes dans les murs).


Le site montre diverses salles groupées autour d’un espace très vaste. L’accès dans la grande salle rectangulaire ( mesurant 22 m de long sur 14 m de large) se fait par un petit escalier à l’intérieur de l’actuelle grille de protection. C’était le tepidarium. Il y a 9 baies autour de 2 importantes ouvertures en plein cintre ( hautes de 10 m sur 5 m de large), au milieu des parois principales, l’une étant à l’est et l’autre à l’ouest et faisant communiquer cette salle avec les 2 parties latérales du bâtiment.. Au bas des 2 côtés de la 1e ouverture, on voit les rainures qui servaient à la manœuvre d’une barre qui maintenait la fermeture. La seconde grande ouverture est flanquée de niches cintrées qui devaient abriter des statues.

Les 2 murs latéraux de la vaste salle présentent, dans leur partie supérieure, des consoles en pierres qui y sont enfoncées. Elles portaient quatre arceaux qui servaient de soutiens à la toiture, deux aux extrémités et autant au milieu. Des séries de trous à la hauteur des consoles servaient à insérer les madriers qui portaient le plancher d’un étage. Les traces de celui-ci étaient indiquées par des trous analogues dans les autres salles du rez-de-chaussée. Les salles supérieures étaient couvertes de voûtes reposant sur des pans coupés établis aux angles.

Les deux murs extrêmes sud et nord du bâtiment avaient, en grande partie, disparu. Le premier a été confondu également avec l’enceinte du camp militaire français au 19e siècle.


Selon Grellois qui a essayé, en 1852, d’indiquer l’usage auquel était destinée chacune des pièces qui composait le monument, le propigneum se situe dans le vestibule donnant sur l’arceau ouest. Servant de voie de passage, il permettait aux baigneurs d’accéder, à leur gauche en entrant, au spoliatorium pour se déshabiller et, à leur droite, à l’aeleotherium où ils se frottaient d’huile. De cette chambre, ils passaient par une porte communiquant avec la grande salle, au tepidarium. Quatre cabinets dont deux étaient à chaque extrémité, N et S, de la salle principale et ne communiquant qu’avec elle, représentaient le caldarium. L’arceau Est ainsi que les accès qui le flanquent mènent à la partie du bâtiment qui servait de frigidarium.

« Une fouille profonde » - selon Duvivier – faite à l’intérieur du bâtiment des thermes, « en conduisant à une couche épaisse de chaux blanche, semblable à celle qui encombre les anciens bassins du Hammam Meskroutinn, a montré qu’il y avait là, jadis, une source d’eau chaude engloutie maintenant sous un terrain de décombres et de remblais de plus de 10 mètres ».

Signalons, par ailleurs, que ces restes de thermes sont classés - en vertu des dispositions portant protection des sites, des musées et des monuments historiques - depuis 1900.

La grande salle a abrité, dans les années 1970, la cérémonie de distribution des prix de fin d’année aux élèves de ce qui était l’ENCR.

Dans le même espace, une stèle a été élevée en 1995, à l’initiative de l’association concernée, à la mémoire des victimes des massacres du 8 mai 45.


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