En sortant de Cherchel par la porte d'Alger, on arrive au champ de manuvres, à l'extrémité duquel de grands pans de murs attirent il. La construction rappelle les thermes de l'ouest, et ce sont aussi des thermes (no 6 sur la carte).
La salle principale, dallée de marbre, qui mesure vingt mètres sur douze, est flanquée au sud de deux grandes niches. On entrait dans cette salle par deux portes, s'ouvrant à l'ouest. En face, un bassin arrondi servait aux bains froids ; il était surmonté d'une statue d'homme vêtu du costume national romain, la toge : c'était peut-être le portrait du généreux citoyen dont la munificence avait gratifié ses compatriotes de ce bel édifice. D'autres salles voisines, dont les murs sont à peine apparents, pouvaient être chauffées par les procédés que nous avons indiqués plus haut dans la description des autres thermes ; des plaques de marbre et des stucs peints en ornaient les parois.
Sur les pentes qui dominent cette ruine, des maisons s'élevaient jadis, plus clairsemées qu'ailleurs, mais plus luxueuses. C'était là, semble-t-il, que se trouvait le quartier aristocratique de Césarée. Dans la ferme Nicolas (no 7), une riche demeure a livré à ceux qui l'ont fouillée quelques sculptures, dont une statue du dieu Bacchus, et d'intéressantes mosaïques, que l'on a recouvertes de terre pour les préserver : l'une d'elles représente un cavalier qui donne la chasse à un cerf et à un lion ; une autre, le groupe des trois Grâces, nues, souriantes et étroitement enlacées, copie d'un célèbre tableau grec, du quatrième siècle avant notre ère, qui, à l'époque romaine, fut très populaire et imité partout, en peinture, en statuaire, en bas-relief, sur des monnaies, des lampes et des pierres gravées.
Posté Le : 25/10/2014
Posté par : patrimoinealgerie
Source : Guides Bleus 1955