Algérie

Les Thaïlandais bravent l'interdiction de manifester



Plus de 10 000 manifestants prodémocratie ont bravé hier, pour la troisième journée consécutive, l'interdiction de rassemblement à Bangkok, sur fond de tensions croissantes avec la police, qui a utilisé la veille pour la première fois des canons à eau pour disperser les contestataires. Hier, toutes les lignes de métro ? aérien et souterrain ? de la capitale thaïlandaise ont été fermées, obligeant les militants à se réunir sur trois sites hors du centre-ville.Des milliers de personnes, des jeunes pour la plupart, se sont rassemblées sur une grande intersection dans le nord de la mégalopole. De l'autre côté de la rivière Chao Phraya, plus de 2 000 protestataires criaient "Vive le peuple, à bas la dictature". Enfin, dans le sud-est de la ville, quelque 5 000 manifestants ont bloqué la circulation, arborant des panneaux : "Vous ne pouvez pas nous tuer, nous sommes partout". "Soyez prêts physiquement et mentalement à une éventuelle répression", avaient averti un peu plus tôt les organisateurs.
Le mouvement réclame la démission du Premier ministre, Prayut Chan-O-Cha, et ose demander une réforme de la puissante et richissime monarchie, un sujet tabou dans le pays il y a encore quelques mois. Le roi Maha Vajiralongkorn n'a pas directement commenté les événements en cours, mais a déclaré à la télévision publique que la Thaïlande a "besoin d'un peuple qui aime son pays, d'un peuple qui aime l'institution" que représente la monarchie.
Jeudi et vendredi, plusieurs milliers de personnes s'étaient déjà réunies dans le centre de la capitale, malgré la promulgation d'un décret d'urgence interdisant tout rassemblement de plus de quatre personnes. Des dizaines de personnes ont été interpellées ces quatre derniers jours, dont neuf leaders du mouvement prodémocratie. Certains ont été libérés sous caution, d'autres comme Anon Numpa, particulièrement virulent envers la royauté, ont été emprisonnés dans le nord du pays.
Le parti d'opposition Pheu Thai a appelé le gouvernement à lever immédiatement les mesures d'urgence et à libérer les personnes détenues. Le décret promulgué est "un feu vert" donné aux autorités "pour violer des droits fondamentaux et opérer des arrestations arbitraires en toute impunité", a condamné l'ONG Human Rights Watch, appelant la communauté internationale à réagir.


R. I./Agences


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