Beaucoup d'endroits et d'infrastructures demeurent inaccessibles aux personnes en situation de handicap. Déficit en matière de conception architecturale et urbanistique ' Les professionnels du métier indiquent que les textes de loi existent pour faciliter l'accès, mais que sur le terrain, peu de concret.Dans quasiment toutes les villes du pays, force est de constater que les personnes à capacité physique réduite souffrent en raison de l'inaccessibilité, soit pour entrer dans des infrastructures ou simplement pour emprunter le trottoir d'en face. A prendre l'exemple du métro d'Alger, il est impossible pour un citoyen en situation de handicap et sur fauteuil roulant d'emprunter ce moyen de transport. Il n'y a aucune rampe pour lui permettre de descendre. Au pire, il faut lutter comme un gladiateur ou demander l'aide d'une tierce personne pour descendre via l'escalator.Pour l'urbaniste Soufiène Lichani, «il existe pourtant des textes de loi qui obligent les entrepreneurs à garantir l'accès à tout bâtiment, logement, infrastructure administrative, sportive, culturelle, cultuelle ou de transport». «Si nous prenons le cas de la construction de logements, il est fait obligation à chaque opérateur de réserver 1% des appartements aux personnes à capacité physique réduite (?).Pour les infrastructures administratives ou économiques, publiques ou privées, la loi oblige la facilité d'accès, comme les portails larges. Si dans le plan d'architecture, ces paramètres n'y figurent pas, l'entreprise en charge de la réalisation du projet ne bénéficie pas d'un permis de construire», explique-t-il.M. Lichani expose dans le même sillage l'exemple des arrêts de tramway à Alger. «Dans certains arrêts, l'aménagement est respecté, dans d'autres non, où nous constatons une surévaluation du trottoir séparant la route de la station.» Et d'ajouter : «Il faut néanmoins cibler la source du problème. Les concepteurs et les entrepreneurs ne sont pas sanctionnés. Il y a une tendance à construire en quantité, piétinant la notion de la qualité et, de ce fait, au détriment des besoins des différentes catégories de la société.»L'association El Amel, qui milite en faveur des personnes en situation de handicap, déplore ces «irrégularités». «Malgré les appels incessants de la société civile et les recommandations des associations, les pouvoirs publics restent inaudibles. Les textes de loi existent effectivement, mais il faut mettre en ?uvre la force de l'Etat pour que les constructions et les infrastructures répondent aux besoins de tous les citoyens, en situation de handicap ou non. Car même les personnes âgées souffrent de ce problème d'inaccessibilité, qui rend le quotidien des citoyens vulnérables très difficile.»De son côté, l'architecte Mourad Talbi explique que «dans la loi, tout est indiqué aux sociétés de construction pour prévoir l'accessibilité à toutes les franges de la société. Il faut seulement que le suivi soit quotidien et sans concession. Mais le plus important est de se focaliser sur le cahier des charges, pour préciser, avant le lancement de l'appel d'offres, que les critères d'accessibilité aux personnes handicapées soient respectés». «Un bon aménagement et une bonne conception commencent à partir de la rédaction de ce document», souligne-t-il.
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Posté Le : 04/04/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Bsikri Mehdi
Source : www.elwatan.com