Algérie

Les têtes de liste du changement


L'Algérie des Djamila et Hassiba, confortablement installée dans le sens de l'histoire, mérite assurément de cette armée de bâtisseurs écumant le siècle algérien de la libération et de la construction nationale. A la veille du cinquantenaire de l'indépendance, le combat émancipateur trouve sa juste consécration dans la consolidation de la place et du rôle moteur de la femme algérienne libre et débarrassée des pesanteurs et des clichés mutilateurs de tout acabit inhérents au statut infâme de la « femme-objet » et, celui non moins régressif, confinant à l'emmurement social des horizons lointains. C'est, à juste titre et en vertu de la culture du mérite et des seules compétences, qu'elle a investi et accompli la mutation inscrite au fronton de l'Etat, au c?ur de la société et dans la vie économique. Elle participe, en wali ou en magistrat, en journaliste ou en enseignante, aux destinées de l'Algérie contemporaine tirée vers ce qu'il y a de meilleur par le peuple des femmes travailleuses ou managériales et, davantage encore, par les « ouvrières » essaimant majoritairement les universités et les centres de formation. Il y a motif à fierté à apprendre que l'université algérienne (plus d'un million et quatre cents mille inscrits) est représentée par 60% de femmes. Dans le printemps algérien au long cours, peu adapté aux contingences et aux soubresauts des plus conjoncturels, le devoir de mémoire historique et de reconnaissance bannit toutes formes de discrimination totalement et pleinement dépassée par l'Algérie laborieuse et, malheureusement, régentée dans le monde politique de la représentation au rabais investie de manière insignifiante par les 3 maires des 1.541 APC et les 37 parlementaires sur les 533 élus de l'APN et du Sénat. Le décalage est assourdissant par le double déni qu'il véhicule : celui des aspirations profondes à la modernité et celui des exigences fondamentales de l'égalité des chances constitutionnellement garanti. Fallait-il que, fort du mandat de la réhabilitation de la femme aux plus hautes charges de l'Etat, le refus de la discrimination politique participe de la logique des quotas électoraux vilipendée et monnayée au prix des résistances au changement ' Si les femmes algériennes s'imposent en acteurs du développement, il y a encore tant à faire pour forcer le verrou de la militance partisane réfractaire à un enrichissement de la vie politique érigée en « domaine réservée ». Le débat qui a fait rage en cette 7e législature du défi de l'ouverture et de la consolidation de l'expérience démocratique, à l'heure des bouleversements régionaux, accompagne une avancée indéniable qui rend justice à l'autre moitié de la société. Elle sera une réalité intangible pour les héritières de l'Algérie de Djamila et Hassiba sûres de figurer en têtes de liste du changement.
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