Dans le cadre de la tenue de la deuxième édition du film maghrébin, le long métrage «Les Terrasses» du réalisateur algérien Abderrazek Allouache, a été présenté, en avant première nationale, dimanche à la salle El Mouggar à Alger.D'une durée de 91 minutes, le long métrage «Les terrasses» revient sur le quotidien de cinq personnes, filmées au niveau de cinq terrasses de la capitale d'Alger, à savoir Bab El Oued, Belcourt, Notre Dame d'Afrique, la Casbah et Alger-centre. Ces cinq tranches de vie lève le voile sur le vécu de certains personnages, vivant sur des terrasses qui sont d'anciennes buanderies qui ont été transformées dans les années 1980 en lieu d'habitation. Les personnages principaux de ce film reviennent sur leur quotidien. Dominées par la baie d'Alger, ces terrasses sont synonymes de frustrations et de beauté. La ville se donne à voir sur un autre plan, sur un plan détoriére où l'architecture en décriptude s'offre au regard. Les appels à la prière sont plus présents et plus impressionnants du haut de ses terrasses. Lors d'une rencontre-débat, organisé à la Cinémathèque d'Alger, le réalisateur Abderrazek Allouache, a indiqué que son film se décline sous la forme de plusieurs clins d'oeil, notamment à la guerre de libération et aux bassines. Ces dernières faisaient l'objet de plan de tortures. «Mon film se donne à voir sous la forme d'un filmde fiction. J'aime filmer des plans au dessus de Bab El Oued, car n'oublions pas avant tout que je suis natif de ce quartier. De tout temps, les terrasses ont été au centre d'une vie. Ce sont des endroits clos pour justement raconter des histoires. Lors du repérage de cinq terrasses, je me suis rendu compte qu'il y avait une réalité à prendre en compte. De ses terrasses, j'ai vu Alger saccagée. J'ai retrouvé la ville que j'aime». Le réalisateur a soutenu que son oeuvre s'inscrit dans une stratégie de la société algéroise. Le film en question a été tourné avec peu de moyens et en onze jours seulement. «Je suis à la retraite. Je n'ai plus rien à perdre ou à gagner. Beaucoup de choses ne m'intéressent plus. Seul le cinémam'intéresse, comme le travelling et les lumières. C'est une société déglinguée, c'est pour cela que je fais un cinéma déglingandé. A travers ce film, j'ai essayé de regarder la société algérienne». Et d'ajouter : «Pour l'instant, notre cinéma est artisanal. Il n'arrive pas à se mettre en place, il y a certes des techniciens qui sont formés et qui sont à cheval sur les feuilletons». Le réalisateur Abderrazek Allouache affirme qu'il ne tourne pas de films pour donner des leçons. Quand il s'est lancé dans la faisabilité de ce film, il n'avait pas envie de faire de la comédie. Il assure qu'il n'est pas un cinéaste du ministère du Tourisme: «Aujourd'hui, nous avons un problème d'image. On veut montrer une image artificielle». A la question de savoir pourquoi avoir zoomé avec excès sur le délabrement de la ville d'Alger, le réalisateur s'en défend en disant: «Ce n'est pas moi qui ai crée ce délabrement. C'est un décor naturel. Il est vrai que j'essaye d'éviter la nouvelle ville. L'idée de ce film, c'est que nous sommes au dessus des choses. Il y a une présence polyphonique des appels à la prière, mais cela n'influence pas sur ce que font les gens.»
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Posté Le : 11/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lamia S
Source : www.lnr-dz.com