Algérie

Les terrains répliques vandalisés



Les terrains répliques vandalisés
Tous ceux qui fréquentent les lieux sont unanimes à dénoncer la passivité des autorités locales, qui ont permis de transformer le site en souk.Jadis espaces d'entraînement et de compétitions officielles des sports collectifs de la capitale des Hauts plateaux, les terrains répliques du complexe sportif du 8 mai 1945 sont réduits aujourd'hui à une hideuse décharge. Fréquenté quotidiennement par des dizaines d'amateurs de parties de football, l'endroit est inondé par divers objets et détritus, générés par la dernière «quinzaine commerciale», tenue du 8 au 23 mai dernier. Les anciens locataires n'ont pas jugé utile de donner des coups de balai à l'espace. N'ayant pas fait un état des lieux une fois la «manifestation» terminée, la direction de l'OPOW (Office du parc omnisports de wilaya) a non seulement laissé faire, mais abandonné une structure faisant pitié. En plus des déchets « ornant » un environnement, dont la dégradation a atteint des seuils intolérables, les herbes sauvages garnissent un site qui n'est plus gardé.Une telle défection a influé négativement sur les grillages des terrains, complètement lézardés. Une petite virée sur les lieux vous donne la nausée. Car l'endroit où des sportifs pouvaient s'entrainer la nuit sous les projecteurs est massacré par les incivilités de certains utilisateurs, «encouragés» par la démission et la nonchalance de la direction de l'OPOW, pointée des doigts. Venu faire son jogging, Abdelghani B., exprime sa tristesse : «Je suis scandalisé de constater que l'espace où j'ai passé de très beaux moments avec l'équipe de basket-ball de l'université Ferhat Abbas des années 1980, soit vandalisé de la sorte. N'offusquant apparemment pas les responsables concernés, ce délabrement, s'apparentant à une agression grave de l'environnement, doit être dénoncé et vigoureusement sanctionné. Sous d'autres cieux, un tel acte prend les allures d'une affaire d'Etat.On doit mettre un terme à ce misérable état car le monde nous regarde. On ne doit plus passer sous silence une aussi grave situation, qui risque de porter atteinte à la santé des usagers d'un endroit paré en principe de fleurs et d'espaces verts». Remarquant notre présence, des amateurs du ballon interrompent pour quelques minutes une rencontre disputée au milieu d'un tas d'immondices, et profitent pour se confier : «Comme vous le savez en ces lieux, cinq des meilleurs fils de Sétif ont été fusillés par l'armée coloniale. Nos martyrs ne se sont pas sacrifiés pour qu'une telle infrastructure soit massacrée de la sorte. N'ayant rien à voir avec le secteur des sports, les responsables qui ont installé des barbelés au stade principal et séparé la salle omnisports et les terrains extérieurs par un grand portail blindé, doivent rendre des comptes. On doit mettre un terme à la gabegie et à l'impunité.» Les dégâts laissés par la quinzaine commerciale n'échappent pas à nos interlocuteurs, outrés par le spectacle. «Ce dépotoir est la conséquence de la transformation d'un espace sportif en souk.Bénéficiant de la complicité et de la complaisance, les commerçants qui se sont remplis les poches, laissant derrière eux des tonnes d'ordures, formant une décharge sauvage dégageant des puanteurs. Des mouches et des moustiques envahissent l'espace pollué. Complètement éventré, le mur de la clôture nord est le cadet des soucis des responsables de l'infrastructure. Totalement délaissés, les terrains extérieurs sont, à une heure tardive de la nuit, squattés par des dés?uvrés. Par le biais de ces colonnes, nous invitons le wali n'étant autre que le président du conseil d'administration de l'OPOW, à venir voir une catastrophe environnementale ne disant pas son nom?». Nos interlocuteurs se disent disposés à mettre la main rien que pour redorer le blason de l'espace, lieu de rencontre de férus de tennis.




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