Algérie - Revue de Presse

Les terrains de la discorde



Relations tendues entre le P/APC d'Oued Ghir et les villageois d'Ibourassène. Ces derniers dénoncent ce qu'ils qualifient de « privilèges » que le P/APC aurait octroyés à certaines personnes en leur « permettant de construire sur des terrains agricoles ». Le conflit tourne autour de la construction de deux habitations sur un site que les villageois ne cessent de réclamer comme étant un bien collectif. Lequel appartenait, selon les dires des villageois, aux exploitations agricoles collectives (EAC) et dont leurs parents sont les héritiers. « Nos élus ont projeté déjà de démolir des locaux que les fellahs d'Ibourassène avaient hérités des EAC. L'opération n'a été stoppée que grâce à l'opposition musclée des villageois », rapportent des représentants du village qui nous ont conduit sur les lieux. Les citoyens disent avoir saisi à maintes reprises l'APC et les services de la wilaya, entre autres la Direction des services agricoles et celle de l'Urbanisme et de la Construction (DUCH). Mais, regrettent-ils, leurs demandes restent à ce jour sans réponse. « Aucune des instances saisies n'a daigné donner suite à nos requêtes.Il y a de quoi penser que nos responsables ont fermé les yeux sur le bradage d'un patrimoine collectif », soutient Khaled Yousfi, un villageois. « Est-il juste de délivrer un permis de construire aux uns sur une route principale desservant le village alors qu'on interdit aux autres de se loger décemment », s'indigent-ils, en s'appuyant sur le plan de masse établi à l'époque de l'administration coloniale. « L'APC m'a même refusé ma demande portant octroi d'un crédit dans le cadre du logement rural au motif que le terrain se situe dans une zone classée urbaine. Qu'avons-nous donc de droit dans cette municipalité ' », appuie, agacé, M. Souici, un villageois. La colère de ces derniers est surtout accentuée par le fait que les mis en cause « s'approprient indûment des biens des EAC », disent-ils. Contacté, le P/APC M. Ayad, rejette les faits « fallacieux » portés contre lui.« Les citoyens d'Ibourassène réclament, en fait, des terrains qui ne leur appartiennent pas. S'ils sont vraiment propriétaires ou héritiers, qu'ils nous fournissent des documents », a-t-il rétorqué. Notre interlocuteur précise que les deux citoyens qui ont construit sur le site en question détiennent de « titres légaux » de propriété. « Ils sont des attributaires légaux de ces terrains. », a-t-il affirmé. Dans le même sillage, le P/APC indique que seul le chef-lieu communal est délimité comme zone urbaine. Autrement dit, les autres localités, à l'exemple du village Ibourassène, sont classées « zones rurales ». Invité à s'expliquer sur la difficulté d'accéder au bénéfice du logement rural, l'élu consent que le titre propriété se dresse comme entrave devant l'aboutissement des demandes des citoyens. Se refusant à tout commentaire sur le nombre de logements ruraux accordés à la commune, M. Ayad se contente de souligner que les budgets injectés dans le cadre du logement rural sont en deçà des attentes des demandeurs.
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