Algérie

"Les tentatives de déstabilisation ont échoué"




L'ambassadeur du Venezuela à Alger José de Jésus Sojo RejesFace à des résultats validés par le Conseil national électoral, l'opposition continue à crier à la fraude et à appeler à l'intervention étrangère. La radicalisation de ses animateurs est telle que beaucoup ont déserté après que leurs tentatives de provoquer le chaos ont échoué.
Dans un entretien à L'Expression, S.E José de Jesùs Sojo Rejes, ambassadeur du Venezuela à Alger, a dressé un tableau de la situation actuelle qui prévaut dans son pays, de manière, dit-il, à remettre les pendules à l'heure. Il est vrai que la conjoncture internationale, caractérisée par un matraquage continu des autorités vénézuéliennes par les médias occidentaux en général et américains en particulier, confère une image plutôt alarmiste si l'on en juge par les images diffusées dans le cadre de reportages soi-disant clandestins.
La situation, a expliqué M.José de Jesùs Sojo Rejes, était déjà tendue depuis l'élection du président Nicolas Maduro le 14 avril 2013 suite au décès d'Hugo Chavez, avec 50,6% des suffrages face à son rival Henrique Capriles (49,12%). En effet, l'Assemblée constituante avait outrepassé ses prérogatives avec la dissolution de la Cour suprême. Il y a maintenant un problème avec celle qui lui a succédé puisque les Etats-Unis et leurs alliés au sein de l'Organisation des Etats d'Amérique (OEA) et du Groupe des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (Galc), soutiens de l'opposition, en contestent la légitimité. Or l'investiture des candidats élus aux dernières élections régionales du 15 octobre dernier doit passer par cette Assemblée constituante, comme l'a souligné le numéro°2 du régime, Diosdado Cabello. Les arguments avancés par l'opposition qui a mené tambour battant une campagne virulente, entre avril et juillet derniers, contre le régime vénézuélien portent sur des actes d' «intimidation» et de «chantage alimentaire». Des accusations que la présidente du Conseil national électoral (CNE) chargé du suivi des élections n'a nullement évoqué dans son rapport validant la nette victoire du Parti socialiste unifié du Vénézuela (Psuv). Celui-ci a bel et bien remporté 17 Etats sur les 23 que compte le pays, la capitale Caracas ayant un statut particulier. L'ancien rival du président Maduro à l'élection présidentielle, Henrique Capriles Radonski, a été battu dans son fief de Miranda, un Etat qui a basculé au profit des bolivariens. De sorte que son adjoint à la tête de l'opposition, Carlos Ocariz, également battu, a rompu une alliance contre-productive qui a, dit-il, entraîné la chute de l'opposition.
Tous deux contestent évidemment la victoire du candidat Hector Rodriguez dans ce qui fut le fief de la droite vénézuélienne, à l'instar de l'Etat de Lara où l'opposant Henri Falcon, un dissident du chavisme, a lui aussi perdu face à l'amirale Carmen Melendez. A cela, s'ajoute un troisième Etat perdu par l'opposition, celui d'Amazona.
Mais sur les cinq Etats que l'opposition a remportés, il y a deux Etats, un fief socio-démocrate, celui de Zalia, et un autre réputé rebelle, celui de Tachira. En outre, le chef de la mouvance La Gauche Radicale (LCR, extrême gauche), Andres Velasquez est parvenu à coiffer sur le poteau son concurrent du Psuv dans l'Etat tout aussi important de Bolivar. Face à ces résultats validés par le Conseil national électoral, l'opposition continue à crier à la fraude et à appeler à l'intervention étrangère. La radicalisation de ses animateurs est telle que beaucoup ont été accueillis, depuis juillet dernier quand leurs tentatives de provoquer le chaos ou à défaut une crise politique majeure ont échoué, dans des pays comme la Colombie ou le Brésil avant de trouver refuge...aux Etats-Unis. A titre d'exemple, l'ex procureure générale Luisa Ortega et d'autres s'emploient désormais à encourager la politique des Etats-Unis qui ont mis en branle une série de mesures visant à asphyxier financièrement le Vénézuéla dans l'espoir d'abattre le régime, persuadé que c'est l'affaire de quelques mois.
Le Vénézuéla importe pratiquement tout des Etats-Unis et c'est ce qui explique la situation difficile dans laquelle il se trouve, même s'il a acquitté 90 milliards de dollars au titre de la dette extérieure. L'embellie pétrolière minime n'impacte guère pour le moment son économie même si l'Etat demeure solvable, «malgré le gel de ses transactions financières internationales par les Etats-Unis qui poursuivent leur tentative de déstabilisation», explique M. José de Jesùs Sojo Rejes. Petite lueur d'espoir, des représentants du gouvernement du Venezuela ont discuté vendredi, à Saint-Domingue, avec le chef de la diplomatie dominicaine de la possibilité de relancer un dialogue avec l'opposition, selon la présidente de l'Assemblée constituante vénézuélienne, Delcy Rodriguez. Le gouvernement dominicain a indiqué que les participants ont examiné «la possibilité de reprendre le processus de négociation» lancé les 13 et 14 septembre alors que l'Assemblée constituante élue fin juillet et non reconnue par l'opposition a convoqué des élections municipales pour décembre. Cela étant, l'échec des violentes manifestations orchestrées entre avril et juillet 2017 a aggravé les dissensions au sein de l'opposition qui ne peut plus faire croire que la fin du régime est proche et qui n'a d'autre corde à son arc que celle de l'intervention étrangère, à un moment où les dirigeants de la MUD (Table de l'unité démocratique) pâtissent d'une démobilisation et d'un discrédit grandissants.


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