Algérie

Les tenanciers des cafés sont-ils bien informés'


La crise du lait perdure
Cette décision est prise afin de juguler le phénomène et parce qu'en fait les commerçants en question profitent de la subvention dont bénéficie le produit.
La pénurie de lait en sachet devient de plus en plus persistante dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les chaînes devant les commerces sont quasi quotidienne. Il y en a même une qui se forme chaque jour devant la laiterie de Draâ Ben Khedda. Un flagrant paradoxe car le lait distribué dans la moitié des communes de la wilaya sort de cette usine de transformation.
Aussi, pour faire face à cette pénurie persistante, la direction du commerce de la wilaya a tenu à rappeler aux commerçants, tenanciers de cafés maures que le lait en sachet est interdit de revente. Cette décision est prise afin de juguler le phénomène et parce qu'en fait les commerçants en question profitent de la subvention dont bénéficie le produit. Mais, sur le terrain, c'est un autre son de cloche que nous avons entendu.
Une tournée dans les cafés de certains endroits à différentes communes renseigne sur le manque d'information. Cette catégorie de commerçants ne sait pas qu'il est interdit de vendre ce lait en sachet aux clients. «Je ne sais pas. Croyez-moi que si les services de contrôle passaient, je serais verbalisé sans le savoir», affirme un commerçant de la ville de Tizi Ouzou. C'est la tendance générale des avis que nous avons recueilli dans ces commerces à travers plusieurs communes et même dans les principaux centres urbains comme Draâ Ben Khedda, Ouacifs, Tigzirt et Azazga. Parallèlement à ce flagrant manque d'information, beaucoup de commerçants continuent de vendre ce lait en sachet même en sachant l'interdiction. Pour certains commerçants, tenanciers de cafés, l'interdiction de vendre le lait en sachet au comptoir engendrera inéluctablement l'augmentation des prix du lait vendu dans les cafés. Subventionné, le lait utilisé dans ces commerces est déjà cher pour un consommateur ordinaire. «Beaucoup de clients disent que c'est cher. Vendu à 20 DA le verre, le lait chaud est déjà un luxe dans les cafés», affirme un serveur que nous avons interrogé.
A ce chapitre des prix, l'unanimité est presque atteinte. Même les consommateurs sont du même avis. Si les cafetiers vendent le lait acheté plus cher, le prix au comptoir suivra sans nul doute.
Aussi, beaucoup considèrent qu'il est difficile d'ailleurs de contrôler le lait vendu dans les cafés. «Comment vont-ils savoir que le lait vendu au comptoir n'est pas le lait en sachet, à moins qu'ils reconnaissent que la qualité est différente», s'interroge un citoyen. D'ailleurs, sur ce chapitre justement, beaucoup de citoyens n'hésitent plus à remettre en cause la qualité du lait en sachet. «Vous savez comment je fais pour savoir que ce lait en sachet, c'est du n'importe quoi' J'achète l'autre lait en emballage carton. C'est complètement différent. Ce qu'on nous sert en sachet n'est rien d'autre que de l'eau», fulmine un citoyen. Enfin, notons que ces derniers temps, ce n'est pas vraiment la pénurie mais cela ressemble plutôt à du rationnement. Il y a du lait mais pas en quantité suffisante, à moins qu'il y ait un problème dans la chaîne de distribution.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)