Les Touat de Témouchent ou plus précisément ceux d'entre eux qui suivent la tariqua taybiyya ont célébré, ce week-end, la waada annuelle en l'honneur de Moulay Tayeb, petit-fils du fondateur, en 1679, de la zaouïa mère à Ouazzan, Moulay Tayeb qui s'occupa des zaouïas situées au sud et à l'est, hors des limites du royaume chérifien. La zaouïa à Témouchent remonte aux temps de l'installation des premiers immigrants du Touat à Témouchent, un centre créé par décret le 26 décembre 1851. A cet égard, le deuxième indigène dont le nom figure sur les registres des naissances de la ville, Ahmed né le 16 décembre 1862, est le fils d'un journalier du nom de Kaddour Emkaddem. C'est dire si les Touat sont au nombre des fondateurs de la cité de Sidi Saïd tout autant sinon plus que beaucoup qui se proclament « rjal lablad ». La création de la zaouïa des Touat a couronné un travail de solidarité de la communauté des Touat, une solidarité à caractère ethnoculturel, en faveur des nouveaux arrivants auxquels l'accueil était assuré à leur première installation chez les uns et les autres puis au sein d'une pièce aménagée. C'est cette pièce qui fut érigée en lieu de la zaouïa sur l'ex-boulevard Négrier (rue Chouiref Salah). Depuis, annuellement, les fidèles entretiennent la mémoire des ancêtres et de la communauté. A la fête ont participé d'autres taybiyin venant d'autres régions du pays dont certains venus de la lointaine Ménia (El Goléa), d'Oran, de Méchéria et de Saïda. C'est mercredi dernier que les festivités ont débuté après la prière d'el asr avec la sortie de l'emblème de la zaouïa accompagnée de la récitation de la Fatiha puis par le baroud qui s'est poursuivi jusqu'à l'heure du maghreb. Les festivités ont repris de plus belle jusque tard dans la nuit, les convives partageant sur les lieux un couscous servi jusqu'aux passants. Le jeudi après-midi, les invités des autres régions affluent. Chacune des troupes qui arrivent assure une exhibition avant que toutes ne se fondent ensemble pour faire la fête au son de la zorna, du baroud en point d'orgue et le chant collectif, tous dansant au rythme des tambourins. A l'heure du souper, les hôtes se sont partagé les invités qu'ils ont emmenés dîner en leurs demeures. Le vendredi matin, c'est le jour de la procession, celui où l'on s'ouvre sur la ville, et où, de la zaouïa, au sud-ouest, l'on se dirige, par la rue centrale de la ville, vers le nord-ouest, à l'extrémité de l'ancienne ville, pour se recueillir sur Sidi Saïd, le saint patron d'Aïn Témouchent. Enfin, l'après-midi, c'est le moment de la hadra, du dikr mais aussi du baroud encore et de la séparation.
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Posté Le : 08/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Kali
Source : www.elwatan.com