Solution facile ou moyen de prévention contre les accidents de la route, la prolifération des dos-d'âne à chaque «coin de rue» fait encore polémique. Les avis sont divergents sur ce point, entre ceux qui jugent la pose de ralentisseurs très utile pour la sécurité routière et ceux qui contestent, arguant que le nombre des accidents de la route prend toujours la courbe ascendante. Dans ce débat qui n'est pas encore clos, puisque des voix contestataires continuent à se faire entendre, c'est l'anarchie qui règne dans l'installation des dos-d'âne. Le décor qu'offrent, actuellement, nos routes et ruelles dérange automobilistes, piétons et usagers mais la situation demeure au statu quo, en l'absence de toute mesure visant à règlementer ce phénomène. Pourtant, un texte de loi, règlementant l'implantation des ralentisseurs et les conditions de leur mise en place, existe. Mais qu'en est-il de son application sur le terrain? Le constat fait par tous les usagers de la route est le même. Les dos-d'âne continuent à pousser comme des champignons sans aucun contrôle ou respect des normes. Dimanche, des chauffeurs de taxi, exploitant la ligne inter-communale Oran/Es-Sénia se sont plaints des dégâts causés à leurs véhicules sur ce tronçon et notamment la partie reliant le rond-point de la cité Emir Abdelkader à Es-Sénia village, de 4 km environ et qui compte 14 dos-d'âne! «C'est trop et c'est très contraignant pour notre travail», explique un «taxieur». Le problème pour ces professionnels réside dans la charge du véhicule qui doit à l'aller et au retour traverser ces ralentisseurs plusieurs fois par jour. «Nous nous retrouvons avec des pannes très importantes. Les amortisseurs et la carrosserie en souffrent. Nos voitures ne résistent plus aux secousses causées par les dos-d'âne», commente un autre chauffeur de taxi. Que prévoit le décret exécutif règlementant la pose des ralentisseurs? Le chapitre essentiel dans ce texte de loi stipule que «toute implantation de ralentisseurs non autorisée par le wali, territorialement compétent, expose leurs auteurs aux sanctions prévues par la législation en vigueur». «La réalisation des ralentisseurs sur les voies express, les routes nationales et les chemins de wilaya relève de l'autorisation des walis concernés». Or, tel que pratiquée actuellement, la pose de dos-d'âne se fait sur la base d'une urgence ou d'une contestation des citoyens. Sans aucune étude, ni contrôle, des «montagnes» de bitume sont mises sur le sol. Pour la largeur et la hauteur, cela reste dépendant de l'estimation et l'évaluation du «poseur». Tous les quartiers de la ville sont concernés, sans exception. La liste est longue et reste ouverte. Une chose est sûre, la pose se fait sans aucun respect des normes. Alors que le décret mentionne que «les ralentisseurs érigés anarchiquement et en violation des lois et règlements en vigueur seront détruits», de même que «toute entrave ou violation des normes législatives et réglementaires relatives aux ralentisseurs expose ses auteurs aux sanctions pénales prévues par la loi». La mise en place des ralentisseurs est soumise à une série de conditions dont notamment leur «insertion dans un schéma d'aménagement global, conformément à la réglementation en vigueur, en vue d'améliorer la sécurité routière». Selon les dispositions de ce nouveau décret, la réalisation des ralentisseurs n'est autorisée que dans les agglomérations ainsi que dans les aires de service ou de repos des voies express et des autoroutes. Aucune de ces mesures n'est appliquée sur le terrain. Il y a eu, certes, démolition de dos-d'âne, mais c'est dans le seul but de l'élargir encore plus ou d'élever sa hauteur.
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Posté Le : 13/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : B Mokhtaria
Source : www.lequotidien-oran.com