Les banques algériennes sont-elles en mesure de répondre aux besoins aussi multiples que variés d?un marché national porteur, mais surtout de plus en plus ouvert ? Si la réponse semble a priori difficile à trouver, il n?en demeure pas moins que nombreux sont les acteurs de la chose économique à dénoncer les manquements avérés ou supposés d?un système bancaire en mal d?adaptation aux besoins du marché. En dépit d?une surliquidité qui dure depuis trois ans, nos banques éprouvent tout le mal du monde à injecter leur argent dans des projets d?investissement. Cette situation des plus paradoxales contraste ainsi très fortement avec la volonté brandie des pouvoirs publics de faire atteindre une vitesse de croisière aux réformes économiques. Etant au c?ur même des divers chantiers de réforme, le système bancaire n?arrive toujours pas à faire sa mue. Si en effet le secteur public reste en proie à des difficultés héritées des années de la gestion centralisée, le secteur privé, quant à lui, semble coincé pour de longues années encore dans une sphère d?activités purement commerciales. Le constat est là : tout le monde relève un effet d?éviction d?un nombre important d?entreprises du marché de crédit bancaire. A qui la faute ? Aux banques ? Aux entrepreneurs eux-mêmes ? Aux pouvoirs publics ? A la lumière des discussions avec les uns et les autres, il ressort que la responsabilité reste partagée. Il va sans dire que les pouvoirs publics sont peu susceptibles de reconnaître la leur dans le fait de n?avoir pas mis en place des institutions de marché. Aujourd?hui encore, l?une des tares de notre système économique demeure au niveau de la difficulté à faire rencontrer l?offre et la demande en matière de crédits. Si pareille situation devait mériter un nom, ce serait celui d?une « économie sans marché » au lieu d?une économie en transition. Se pose ainsi toute la problématique de qui va jouer le rôle de la locomotive et, partant, toute celle de la seconde génération des réformes.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/07/2004
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Benyahia
Source : www.elwatan.com