Algérie

Les talibans contrôlent trois portes à l'aéroport de Kaboul



Ce n'est pas l'attaque "probable" annoncée par le président américain. C'est une explosion due à un tir de roquette qui a été entendue hier à Kaboul, faisant craindre au départ à une nouvelle attaque, trois jours après un attentat meurtrier à l'aéroport de Kaboul.Les forces américaines et de la coalition ont remis aux talibans le contrôle de trois portes, dont l'entrée de la section militaire, de l'aéroport de Kaboul, a annoncé hier un responsable taliban aux médias locaux. "Les troupes américaines contrôlent une petite partie de l'aéroport, notamment une zone où se trouve le système radar", a déclaré Enhamullah Samangani à Tolo News TV.
Les talibans ont déployé une unité des forces spéciales à l'entrée principale de l'aéroport il y a environ deux semaines. Cette prise en charge est intervenue après un attentat suicide à la bombe et des tirs d'armes à feu revendiqués par une filiale locale du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique (Daech/EI), qui ont tué 170 Afghans et 13 soldats américains à l'entrée est de l'aéroport jeudi.
La France et le Royaume-Uni vont plaider lundi à l'ONU en faveur de la création à Kaboul d'une zone protégée pour mener des opérations humanitaires, a déclaré le président français Emmanuel Macron, selon des médias. Alors que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité doivent se réunir aujourd'hui au sujet de la crise afghane, Londres et Paris élaborent un "projet de résolution" qui "vise à définir, sous contrôle onusien, une "safe zone" à Kaboul qui permette de continuer les opérations humanitaires", a indiqué M. Macron, dans un entretien à un médias français.
Les évacuations d'étrangers et d'Afghans fuyant le nouveau régime des talibans sont entrées dimanche dans leur dernière ligne droite à l'aéroport de Kaboul, à deux jours du retrait américain prévu et dans la crainte d'un nouvel attentat sanglant. Après l'attaque suicide revendiquée par le groupe Etat islamique au Khorasan (EI-K) qui a tué jeudi plus 13 soldats américains et près d'une centaine d'Afghans parmi les milliers massés devant l'aéroport pour tenter de quitter le pays, le président américain Joe Biden a prévenu qu'une nouvelle attaque imminente y était "très probable".
Depuis le soudain retour au pouvoir des talibans à la mi-août, après la débâcle de l'armée afghane longtemps soutenue par les Américains et leurs alliés avant que ceux-ci n'amorcent leur retrait, plus de 112 000 personnes ont quitté le pays à bord de la noria d'avions affrétés notamment par les Occidentaux qui se succèdent sur le tarmac. La tension y restait vive hier, Joe Biden ayant estimé samedi soir que "la situation sur les lieux" restait "extrêmement dangereuse" et "la menace d'une attaque terroriste contre l'aéroport (...) élevée", ajoutant avoir été informé par ses commandants qu'"une attaque était très probable dans les 24 à 36 heures".
Par ailleurs, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est montré réticent à ce que les talibans assurent la sécurité de l'aéroport de Kaboul et la Turquie sa gestion, estimant qu'Ankara pourrait se trouver dans une position délicate en cas de nouvel attentat. La Turquie avait prévu depuis longtemps d'aider à sécuriser et à gérer l'aéroport de la capitale afghane, mais mercredi elle a commencé à retirer ses quelque 500 soldats d'Afghanistan, signe d'un possible abandon par Ankara de cet objectif de sécurisation.
Cette semaine, M. Erdogan a déclaré que la Turquie avait tenu les premiers pourparlers avec les talibans qui, selon lui, souhaitaient superviser la sécurité de l'aéroport, tout en permettant à la Turquie de gérer sa logistique.

R. I./Agences


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