Algérie

Les syndicats revendiquent une revalorisation des primes



Entamées le 17 mai, les rencontres entre les représentants des syndicats du secteur de l'éducation nationale avec le ministre de tutelle se sont poursuivies, hier samedi, au siège du ministère à Alger. Estimant que la révision du statut particulier exige beaucoup de temps, les syndicats appellent à parer à l'urgence qu'est l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Ces rencontres sont destinées à examiner les dispositions et les mécanismes de révision du statut particulier du secteur et améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs. Une délégation du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), conduite par le président du syndicat Zoubir Rouina, a été reçue au ministère où les revendications du syndicat étaient exposées.
Pour les syndicats que nous avons pu contacter, la révision du statut particulier exige beaucoup de temps, peut-être deux années, voire plus. Dès lors, ils appellent à parer à l'urgence, à savoir l'amélioration du pouvoir d'achat qui s'est érodé de manière inquiétante ces derniers temps, poussant les syndicats à organiser plusieurs mouvement de protestation. Ce n'est pas une hausse de salaire qu'ils exigent, puisqu'une telle option doit venir avec la révision des statuts, mais ils demandent une valorisation conséquente des primes afin d'améliorer le pouvoir d'achat et la situation sociale des professionnels du secteur qui s'en plaignent de plus en plus. «Notre revendication d'actualité est l'amélioration du pouvoir d'achat. Nous avons répondu à l'invitation du ministère pour exposer ce problème ainsi que celui de la retraite. La priorité est le pouvoir d'achat et non pas le statut particulier qui demande du temps pour être révisé», souligne Zoubir Rouina, contacté hier par nos soins.
Notre interlocuteur affirme que son syndicat a demandé également le report des examens de fin d'année. «Les responsables du ministère nous parlent du statut, sachant que sa révision peut prendre plusieurs années. Nous leur avons parlé du pouvoir d'achat qui est une urgence absolue pour améliorer les conditions de vie des travailleurs. Comme mesure urgente et d'apaisement, nous avons demandé de revaloriser les primes dont bénéficient les travailleurs du secteur, comme la prime de rendement, l'indemnité pédagogique...», déclare, pour sa part, le président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, au Soir d'Algérie, après avoir rencontré le ministre. Pour lui, l'érosion du pouvoir d'achat est insupportable, et pour éviter l'explosion sociale, il appelle à augmenter «tout de suite» ces primes afin qu'elles deviennent effectives et applicables dès la prochaine rentrée de septembre. M. Amoura précise que les rencontres avec les responsables de la tutelle ne sont pas des négociations, mais juste un dialogue et un échange d'avis. Craignant que la révision du statut particulier n'apporte qu'une insignifiante augmentation des salaires des travailleurs, notre interlocuteur plaide pour une révision de la politique salariale du pays pour laquelle les salaires sont les plus faibles dans la région.
Pour illustrer l'ampleur de l'érosion du pouvoir d'achat de l'instituteur, le secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane, avait osé une comparaison face au ministre entre la situation des années 1960 et celle d'aujourd'hui. Il a expliqué que pour que l'enseignant retrouve son pouvoir d'achat des années ayant succédé à l'indépendance, il doit toucher un salaire de 18 millions de centimes. C'est dire le caractère prioritaire de cette question.
K. A.


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