Algérie

Les syndicats renouent avec les grèves LES ECOLES ET LES APC SERONT À NOUVEAU PARALYSEES


Les syndicats renouent avec les grèves                                    LES ECOLES ET LES APC SERONT À NOUVEAU PARALYSEES
L'année scolaire, qui débute à peine, sera émaillée de multiples perturbations
Statut et augmentation des salaires sont des revendications portées par les travailleurs.
Une vague de contestation s'annonce grandissante pour tout ce mois d'octobre. Les familles de disparus ont organisé avant-hier, un sit-in à la place du 1er-Mai à Alger pour exiger que justice soit faite sur les cas de disparitions forcées de leurs proches. Les chômeurs de leur côté ont tenté en vain de tenir un rassemblement hier, devant la Présidence.
Ces contestataires issus du Comité national pour la défense des droits des chômeurs (Cnddc), réclament un travail décent pour tous, une allocation chômage à hauteur de 50% du Snmg pour tout demandeur d'emploi et protestent contre le harcèlement de ses militants. Ce n'est pas tout, dans le secteur de l'éducation en effervescence, c'est le branle-bas de combat. La tripartite (gouvernement-patronat-Ugta) avait à peine terminé que déjà, les appels à la grève retentissaient du côté des syndicats autonomes, exclus de cette rencontre. L'année scolaire, qui débute à peine, sera émaillée de multiples perturbations.
Les syndicats de l'éducation se disent prêts à mener leur bataille. Après la Fnte, qui a ouvert le bal de la contestation au début de la semaine écoulée, la Confédération nationale des lycées techniques et technicums comprenant les anciens professeurs ingénieurs et les professeur techniques des technicums au nombre de 3600, ont boycotté hier à leur tour, le concours d'accès au rang de professeur principal et président de travaux prévu pour la journée d'hier et celle d'aujourd'hui.
Les contestataires qui exigent leur classement sur l'échelle de la rémunération selon le diplôme obtenu et l'expérience professionnelle acquise, appréhendent ce concours comme un manque de considération à leur égard et non moins une manoeuvre pour casser la grève de enseignants du secondaire.
Outre qu'ils s'estiment avilis, les syndicalistes reçus hier à notre rédaction décèlent dans l'organisation dudit concours une volonté délibérée de les priver du bénéfice de l'effet rétroactif depuis 2008 dans leur régime indemnitaire. Le mot d'ordre de boycott a eu un écho favorable notamment à Béjaïa, Oran, Alger et Bouira.
Au niveau de cette dernière, 96 professeurs de l'enseignement technique ont boudé l'examen professionnel organisé par le ministère de tutelle. Exigeant une promotion de facto pour l'ensemble des concernés, les candidats ont refusé de rejoindre les salles d'examen. Les élèves du CEM réquisitionné pour la circonstance ont été ainsi renvoyés chez eux inutilement. Ce n'est pas fini, pas moins de 5 syndicats, les CLA, Cnapest, Unpef, Snte et Snapest entament à leur tour une grève cyclique de trois jours renouvelable dès aujourd'hui. Contacté hier par téléphone, le secrétaire général du CLA, Idir Achour, a confirmé le maintien du débrayage.
«Mis à part le régime indemnitaire, toutes nos revendications restent insatisfaites», a-t-il noté. La Fnte compte reconduire son mouvement de grève à partir du 15 octobre. Le secteur de l'éducation nationale a connu une autre perturbation si l'on compte celle des intendants, en vigueur depuis quelques semaines. Les communaux ne sont pas en reste, ces derniers qui sont à leur troisième débrayage depuis le début de l'année, ont annoncé un rassemblement accompagné de trois jours de grève pour le 23 octobre prochain.
Cet énième débrayage s'inscrit comme une reprise de la grève du 25 septembre dernier annulée suite au communiqué du ministère de l'Intérieur annonçant la prise en charge du dossier des protestataires. Cependant, «rien n'a été fait depuis et on a l'impression que le ministre de l'Intérieur et le Premier ministre se renvoient la balle», selon le président du syndicat des communaux, Ali Yahia.
«Nous sommes les seuls à ne pas avoir un statut et bénéficier d'augmentations salariales», a-t-il ajouté.
Pour rappel, près de 650.000 travailleurs du secteur des communes attendent la révision du statut particulier et revendiquent d'autres points relatifs aux primes et au régime indemnitaire, ainsi que d'autres revendications concernant le taux d'indemnisation.
LE MINISTÈRE DE L'EDUCATION REPOND AUX SYNDICATS
«Rien ne justifie le maintien de l'appel à la grève»
Le ministère de l'Education nationale a annoncé, hier, dans un communiqué les décisions prises en réponse aux revendications des syndicats. Il cite une augmentation du taux de l'indemnité de qualification qui atteint 45% et une indemnité de documentation avec effet rétroactif à partir de 2008.
Deux nouvelles indemnités sont attribuées aux personnels de laboratoire: celle du service technique de 25% et celle de nuisance de 10%. Une nouvelle indemnité de 15% est attribuée à tous les corps spécifiques de l'Education nationale.
S'agissant des oeuvres sociales, le ministère a procédé au mois d'août 2010 au gel des activités de la Commission nationale en réponse aux revendications des fonctionnaires.
Devant l'absence de consensus des syndicats autour d'une nouvelle organisation à mettre en oeuvre, le ministère se trouve contraint de soumettre cette question à un référendum à l'ensemble des fonctionnaires.
Pour ce qui concerne le statut particulier des corps spécifiques de l'Education nationale, les pouvoirs publics ont accepté le principe de sa révision en vue de corriger les insuffisances avérées, tout en respectant les fondements du statut général de la Fonction publique.
Une commission ministérielle à laquelle participent tous les syndicats du secteur de l'Education a été installée. Un délai de rigueur a été fixé au 15 décembre 2011, pour remettre ses conclusions. Le ministère estime qu'à travers «ces réponses concrètes en faveur des fonctionnaires de l'Education nationale et qui correspondent à la satisfaction totale des revendications exprimées par les syndicats, plus rien ne justifie le maintien de l'appel à la grève».
Encore une fois, après avoir été le premier secteur à mettre en application une nouvelle grille de salaire et un nouveau régime indemnitaire, le ministère de l'Education nationale a honoré pleinement ses engagements de procéder aux réajustements fondés, revendiqués par les travailleurs, est-il ajouté.
Le ministère appelle les enseignants à mesurer la portée des décisions prises par les pouvoirs publics en leur faveur et les exhorte à faire preuve de sagesse et de responsabilité afin de permettre à leurs élèves de ne rater ne serait-ce qu'une heure de cours.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)