Algérie

Les syndicats prennent acte et jugeront sur les faits



Les syndicats prennent acte  et jugeront sur les faits
Le porte-parole des blouses blanches demande au ministre de démontrer sur le terrain sa bonne volonté en concrétisant les revendications des praticiens de la santé. Le nouveau ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, découvre que les salaires des médecins algériens sont bas. M. Ould Abbès, qui était auparavant ministre de la Solidarité, a fait partie et appartient toujours à un gouvernement dirigé par Ahmed Ouyahia. Le constat établi par Ould Abbès ne date donc pas d'aujourd'hui, il a été fait par ses prédécesseurs et ce n'est pas pour autant que le gouvernement a amélioré le quotidien du corps de la santé. Pour se faire entendre, les praticiens ont eu recours à des grèves cycliques pour arracher leur droit. Comment alors Ould Abbès va-t-il procéder pour changer cette donne 'Cette question est revenue sur les lèvres des différents syndicats de la santé. Professeurs Djidjli, porte-parole des hospitalo-universitaires, se remémore qu'aucun ministre qui a dirigé le secteur n'a montré à son installation un visage hostile : « Ils viennent tous avec une volonté de prendre en charge nos problèmes. Barkat et Tou n'ont cessé de ressasser qu'ils sont des hommes de dialogue, mais ils n'ont jamais satisfait les plateformes de revendications des médecins toutes catégories confondues », a regretté Djidjli.Ce dernier, à l'instar des autres médecins, se réjouit, certes, du discours de Ould Abbès mais ils préfèrent attendre pour voir. « Nous voulons du concret et nous espérons que Ould Abbès joindra la parole à l'acte. Lorsqu'il nous contactera pour une séance de travail nous exposerons nos doléances et nous verrons ce que fera le nouveau ministre », a lâché Djidjli qui pense que la société doit obligatoirement avoir une échelle des valeurs et pour y ce faire, il faut qu'il y ait une revalorisation globale du statut du praticien, des praticiens spécialistes jusqu'aux professeurs. « Aujourd'hui, rares sont les personnes qui veulent faire carrière dans l'hospitalo-universitaire, il faut y remédier à cela en revalorisant la place de ces hospitalo-universitaires.Les salaires des médecins doivent être impérativement revus et corrigés », a soutenu M. Djidjli qui demande au ministre de démontrer sur le terrain sa bonne volonté en concrétisant les revendications des praticiens de la santé. « Nous espérons que le constat du ministre ne restera pas au stade des mots crus. Si le ministre est ouvert au dialogue il doit savoir qu'entre le dialogue et la concrétisation des revendications des médecins il y a un écart... », a soutenu M. Djidjli. De son côté le Dr Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé public (SNPSP), s'est dit ravi d'entendre Ould Abbès « admettre » que les médecins sont mal rémunérés et que leur dignité est bafouée. « Nous constatons qu'il y a un changement de ton et d'orientation. D'aucuns n'ignorent la situation misérable dans laquelle est confinée le médecin algérien. Le gouvernement est au courant de cet état de fait.Les déclarations de Ould Abbès relèvent du constat, nous attendons du concret », a fait remarquer Merabet. Son syndicat a demandé audience au ministre et attend l'invitation pour revenir à la table des négociations afin de corriger les salaires jugés médiocres des praticiens. « Nous avons une plateforme de revendications légitime et nous espérons qu'elle sera satisfaite par Ould Abbès d'autant plus qu'il nous a fait savoir qu'il a le feu vert du président de la République pour régler la crise », a noté notre interlocuteur. Il rappellera tout de même au passage que la plateforme de revendications des médecins n'est dépendante ni de Barkat, ni de Ould Abbès, ni d'aucun autre ministre, mais plutôt du gouvernement dans son ensemble. Pour sa part, Dr Djidjik, représentant les maîtres-assistants, qualifie les révélations de Ould Abbès de « prise de conscience ».« Nous espérons que les paroles du ministre seront suivies de faits. Tout a été muselé avec les statuts. Si les pouvoirs veulent mettre fin à notre crise, ils doivent mettre le paquet lors de l'élaboration du régime indemnitaire. Il doit être conséquent pour essayer de rétablir les équilibres », estime Dr Djidjik.


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