Algérie

Les syndicats menacent de radicaliser leur mouvement Grève aujourd'hui dans la fonction publique



La coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique, composée de douze syndicats issus de différents secteurs, maintient le cap et, sauf imprévu de dernière minute, la grève nationale aura lieu aujourd'hui. Les représentants des syndicats autonomes que nous avons contactés, hier, semblent tous déterminés à recourir à tous les moyens légaux pour dénoncer le « déni d'existence des syndicats autonomes par les pouvoirs publics » et « l'érosion insupportable du pouvoir d'achat des fonctionnaires ». Certains représentants syndicaux parlent déjà de l'après-15 janvier et promettent que cette journée de protestation sera suivie par d'autres mouvements de contestations plus radicaux si le Gouvernement continue à ignorer les « vrais syndicats représentatifs des fonctionnaires ». Pour M. Bellik, représentant du Conseil des lycées d'Alger (CLA), qui était le premier syndicat à appeler à une grève nationale pour le 15 janvier, cette grève n'est que le début d'un large mouvement de contestation. « On espérait que tous les syndicats autonomes notamment ceux du secteur de l'Education adhèrent à cette action de contestation, mais malheureusement, certains ont préféré faire cavalier seul. On va toutefois oeuvrer dans les prochains jours à unifier les rangs de tous les syndicats du secteur pour créer un seul front de contestation », souligne ce syndicaliste. Cet avis est partagé par l'ensemble des représentants syndicaux qui appellent à une unification de tous les syndicats autonomes pour appuyer les revendications socioprofessionnelles des fonctionnaires. Les syndicalistes assurent que cette grève n'est pas une option, mais elle est devenue une action inévitable pour la survie même des syndicats autonomes. « On n'a plus le choix maintenant, devant la grave détérioration du pouvoir d'achat des fonctionnaires et le déni affiché par les pouvoirs publics. Soit on opte pour une dissolution de nos syndicats, soit on choisit la contestation pour arracher les droits légitimes des fonctionnaires », affirme M. Keddad, SG du Snapsy. Concernant le respect du service minimum durant cette journée de contestation, le même syndicaliste précise : « les syndicats autonomes respectent toutes les lois de la République, et on va assurer le service minimum dans les établissements hospitaliers ». De son côté, le Dr Mrabet, SG du Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSP) signale que le service minimum sera respecté par les grévistes et une permanence sera assurée dans chaque établissement sanitaire et notamment dans certains services comme la maternité et les urgences médico-chirurgicales. « On va assurer un service minimum comme on l'a toujours fait auparavant », rassure ce syndicaliste. Il précise toutefois que normalement c'est le ministère de tutelle qui doit veiller au respect du service minimum à travers l'ensemble des établissements hospitaliers, mais dans la réalité, le ministère n'a jamais demandé aux syndicats d'assurer ce service minimum pourtant mentionné dans la réglementation en vigueur. « On a toujours assuré par conscience le service minimum durant toutes nos actions de contestation », insiste notre interlocuteur. Revenant aux revendications des professionnels de la Santé publique, le même syndicaliste a énergiquement dénoncé le flou qui entoure l'application de la nouvelle réforme hospitalière entrée en vigueur depuis le début janvier 2008. « Il n'y a pas un manque, mais une absence totale de communication de la part du ministère de la Santé et de la réforme hospitalière. On est dans une situation de cafouillage. Les travailleurs de certains services comme ceux de la prévention ou de la médecine du travail ne savent toujours pas s'ils sont rattachés, actuellement, aux Etablissements publics hospitaliers (EPH) ou aux Etablissements publics de santé et de proximité », souligne ce syndicaliste qui regrette également que les négociations sur l'avant-projet du statut particulier des praticiens de la Santé publique sont suspendues depuis août 2007. « On ne sait même pas si nos propositions sont prises en charge par la tutelle », conclut notre source.


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