Algérie

Les syndicats haussent le ton et menacent



Les syndicats haussent le ton et menacent
Le ministère de l'Education nationaleIls menacent de recourir à la grève si cette mesure serait appliquée. Pour eux, la principale répercussion serait une surcharge des classes.Le secteur de l'éducation qui connaît déjà des turbulences risque d'en avoir aussi pour lannée 2015. Les syndicats de l'éducation haussent le ton et menacent de faire grève si la décision de geler les recrutements dans la Fonction publique touchait leur secteur.Selon des sources crédibles, nous avons appris que ce sont pas moins de 15.000 postes qui vont être supprimés dans le département de Benghebrit. L'éventuel application de cette mesure a été vivement décriée et refusée par les syndicats de léducation, qui entendent user de tous les moyens pour exprimer leur mécontentement.La décision prise mardi dernier à l'issue du Conseil des ministres restreint présidé par le chef de l'Etat, constitue l'un des premiers impacts de la chute des prix du pétrole sur l'économie algérienne, dépendant presque exclusivement de ses exportations en hydrocarbures.En effet, selon Meziane Meriane, porte-parole du Syndicat national des professeurs et enseignants du secondaire et technique (Snapest), que nous avons joint hier par téléphone, cette mesure «est antisociale et le gouvernement ne doit pas l'appliquer dans le secteur de l'éducation». Une éventuelle application serait pour lui synonyme d'une «atteinte à l'intégrité de l'enseignant», chose à quoi «nous ne resterons pas les bras croisés». M.Meriane évoque comme conséquence de cette instruction une «surcharge des classes dans certaines wilayas, qui pourront atteindre les 60 élèves par classe». Il a précisé à cet effet que la norme internationale est de 25 élèves par classe. M.Meriane a évoqué dans ce sens les problèmes de santé dont les enseignants risquent d'en faire l'objet. Il juge que «le gouvernement doit trouver d'autres sources de financement pour le secteur de l'éducation». Il propose d' «augmenter les impôts sur les hauts salaires».Même son de cloche chez Larbi Nouar, président du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), qui refuse catégoriquement cette mesure, puisque selon lui «on ne peut pas priver le secteur de l'éducation d'enseignants, parce que ce secteur est primordial pour la nation». Dans le cas où le gel des recrutements touchera le secteur, M.Nouar se montre déterminé et hausse le ton «on fera une grève» ou même «une guerre civile». «Nous déclarons dès maintenant qu'il est impossible d'agir ainsi vis-à-vis des corps». Pour faire face à cette conjoncture, notre interlocuteur considère qu'«il faut réduire les salaires des bureaucrates de haut niveau qui ne font rien». M.Nouar entend par les bureaucrates de haut niveau «les directeurs centraux, les diplomates, les ministres et les députés».De son côté, Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) nous a fait part de son total refus quant à l'application d'une telle mesure. «Si la mesure sera appliquée nous allons réagir.» Selon lui, il y a déjà 25.000 postes vacants, dont les départs en retraite et les besoins déjà exprimés. Concernant le recours à une grève, M.Achour nous a indiqué que «c'est au conseil national d'en décider».L'application de cette mesure, selon notre interlocuteur, aura pour conséquence la surcharge des classes. Un fait qui constitue «une autre précarisation pour les travailleurs du secteur de l'éducation». Face à cette situation, M.Achour a dénoncé le fait que les richesses se privatisent en haut de l'échelle et que «les crises sont sociabilisées en bas». En d'autres termes, c'est les simples citoyens qui font les frais de la crise et des plans de rigueur. Il propose comme solution de réduire les salaires des hauts fonctionnaires.Il est à souligner que le département de Benghebrit a déjà reporté à une date «inconnue» le concours de recrutement du personnel de ladministration, prévu pour ce mois-ci. Reste à savoir si le concours de recrutement d'enseignants des trois paliers, programmé pour le mois de mars prochain, sera annulé ou pas. D'ici là, les diplômés se tiennent le ventre.




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