Algérie

Les syndicats haussent le ton



Les syndicats haussent le ton
Des syndicats autonomes passent de la menace à l'action.Pour protester contre la suppression des clauses du code du travail permettant le départ à la retraite anticipée, 12 syndicats de divers secteurs ont décidé d'une grève de deux jours renouvelable à partir du 17 octobre prochain.Plusieurs secteurs d'activité, de la Fonction publique et économiques seront ainsi paralysés les 17 et 18 octobre, ont annoncé les représentants des syndicats concernés, réunis hier à Alger. La grève sera renouvelée les 24 et 25 du même mois, si un retrait définitif de l'amendement du code du travail n'est pas opéré par le gouvernement.L'avant-projet de loi rétablissant l'âge minimal de départ à la retraite à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes a été élaboré à l'issue de la dernière tripartite, au début de l'été. Le texte, qui a motivé la montée au créneau de plusieurs syndicats, prévoit une mesure d'apaisement. Des exceptions de départ anticipé pour les travailleurs «en poste de haute pénibilité» sont ainsi promises par les hauts responsables du pays, qui se sont exprimés pour calmer la colère des travailleurs.Les secteurs et les postes de haute pénibilité seront désignés par décret prévu pour le premier trimestre 2017. Les effectifs en question pourront donc toujours prétendre à une retraite anticipée. Une promesse qui est loin de rassurer les représentants des travailleurs de plusieurs secteurs, notamment ceux de la santé, de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de certaines entreprises du secteur économique qui y voient un moyen pour le gouvernement «de gagner du temps» avant la mise en application définitive du texte.L'avant-projet de loi sur la retraite prévoit, pour rappel, le «rétablissement de l'obligation d'un âge de départ en retraite de 60 ans (55 ans pour les femmes) avec un minimum de 15 ans de travail» et la «possibilité» pour le travailleur d'«exercer cinq années supplémentaires avec l'accord de l'employeur». Le texte donne aussi la possibilité aux «travailleurs exerçant dans des métiers hautement qualifiés ou déficitaires (qui seront définis par voie réglementaire) d'exercer au-delà de l'âge de la retraite».Des syndicats réunis en un seul bloc pour «protéger l'acquis de la retraite anticipée» attendent l'adhésion d'autres formations syndicales qui sont en cours de consultation pour que la décision soit conforme à la réglementation. Le communiqué diffusé hier à l'issue de la rencontre est sans équivoque : la protestation risque d'être plus radicale, avec une grève illimitée, si le gouvernement ne fait pas machine arrière par rapport à la clause relative à la retraite anticipée.Les syndicats revendiquent aussi un droit de regard concernant la loi sur le travail, notamment pour ce qui est de revoir les acquis des textes actuellement en vigueur. Des experts de l'emploi et du travail et des syndicalistes craignent un abandon progressif du contrat à durée déterminée, qui ouvrirait les portes à tous les excès et abus.Des préoccupations sont exprimées quant à la paupérisation des travailleurs et la précarisation de la situation des fonctionnaires avec les différents dispositifs d'aide à l'emploi introduits depuis des années. La situation risque d'empirer avec le nouveau code du travail, alertent les syndicalistes. Les syndicats battent en brèche les arguments du gouvernement qui font valoir des soucis de maintien de l'équilibre financier des caisses de Sécurité sociale et de la Caisse nationale de la retraite.«Ce n'est pas à nous, travailleurs algériens, de payer les conséquences de la mauvaise gestion de l'argent public», réplique Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national des enseignants du secondaire et du technique.La plateforme de revendications se veut également une réponse aux dispositions énoncées dans l'avant-projet de loi de finances 2017. Les syndicats réclament «la protection du pouvoir d'achat». Les représentants des travailleurs comptent ainsi s'opposer à toute nouvelle taxe et dénoncent le fait que ce texte n'ait pas pris en compte «la situation déjà précaire des travailleurs».


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