Algérie

Les syndicats exclus



Le ministre de l'Education nationale a procédé, la semaine dernière, à l'installation de la commission nationale de la révision des programmes scolaires. Les partenaires sociaux qui devaient figurer sur la liste des membres de la commission n'ont finalement pas été associés à ce projet. Une exclusion qu'ils ne comprennent pas en tant que «véritables acteurs du terrain qui ont des solutions à proposer».Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - L'annonce de l'installation de la commission nationale de la révision des programmes a été accueillie avec soulagement au sein de la communauté éducative. Puisque la révision des programme fait partie des revendications de l'ensemble des syndicats du secteur qui n'ont pas cessé de dénoncer un programme lourd et inadapté.
À la rentrée scolaire, c'est le président de la République en personne qui a exigé de trouver une solution à la lourdeur du cartable. La semaine dernière, le ministre de l'Education s'est mis à la tâche et installé une commission pour réviser les programmes «à partir de leur conception et leur élaboration jusqu'à leur évaluation». Pourtant, ce projet tant attendu n'a pas manqué de susciter l'incompréhension des partenaires sociaux qui sont exclus de la commission. Boualem Amoura, président du Satef, affirme, pourtant, que le ministre de l'Education nationale, lors de sa rencontre en tête-à-tête avec le syndicat, a fait savoir que les partenaires sociaux seront bel et bien associés. Au final, les syndicats n'ont même pas été invités à l'installation de cette commission. «Ils ont ramené des universitaires pour revoir le programme scolaire, or, ils ignorent complètement ce qui se passe dans le secteur de l'éducation», affirme M. Amoura qui souligne que ces experts universitaires peuvent évidemment être présents dans la commission, mais en associant les gens du terrain. Le président du Satef se rappelle la précédente commission de révision des programmes installée durant l'ère de Benghabrit en 2016.
«Benghabrit aussi n'avait pas associé les syndicats dans sa commission, et si la commission avait réussi son travail on n'aurait pas procédé, trois ans après, à une nouvelle révision», a souligné M. Amoura qui a précisé qu'une évaluation des programmes se fait tous les cinq ans, avant de décider d'une révision. «Les syndicats ont beaucoup de choses à proposer et ce n'est pas avec une commission composée d'universitaires qu'on pourra faire une réelle réforme du secteur», affirme le syndicaliste.
Pour sa part, Meziane Meriane, pédagogue et président du Snapest, estime qu'on devrait laisser la parole aux véritables spécialistes des sciences de l'éducation.
M. Meriane dit, évidemment, avoir aimé y participer pour apporter sa contribution. « On aurait aimé assister pour apporter notre humble contribution, la présidence a bien fait appel à nous en 2011, en tant que partenaire social, pour enrichir la Constitution», rappelle-t-il. «Nous sommes sollicités par tous les plateaux de télévision pour apporter notre contribution et notre analyse pédagogique. Nous sommes sur le terrain depuis plus de trente ans, c'est une expérience pédagogique très riche et un apport pédagogique appréciable. Personnellement, j'ai sillonné toutes les capitales du monde puisque je fais partie de l'Internationale de l'éducation, j'ai des comparaisons à exposer et des choses à dire», a souligné M. Meriane, qui se demande si l'Institut national de recherche en éducation, qui siège dans la commission, peut apporter quelque chose, «avec toutes les turbulences qu'il est en train de vivre.»
S. A.


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