Algérie

Les syndicats et le patronat attendent de pied ferme le gouvernement Benkirane


Les syndicats et le patronat attendent de pied ferme le gouvernement Benkirane
Le gouvernement marocain, dirigé par le chef du Parti de la justice et développement (PJD, islamiste) Abdelilah Benkirane, entame une rentrée sociale quelque peu difficile. Confronté à une crise économique qui prend de l'ampleur, il doit calmer un front social bouillonnant, sans mécontenter le patronat et, surtout, sans aggraver le déficit budgétaire.
Arrivés au pouvoir dans le sillage du Printemps arabe, qui a obligé le monarque marocain Mohamed 6 à initier quelques réformes transcrites dans la Constitution modifiée adoptée par référendum en juillet 2011, les islamistes du PJD sont depuis huit mois à l'épreuve des dures réalités du gouvernement.
Avec une faible majorité parlementaire constituée de quatre partis, l'équipe d'Abdelilah Benkirane entame une rentrée sociale difficile sous le regard de l'opposition, constituée notamment des partis de gauche, dont l'USFP et le puissant RNI (Rassemblement national des indépendants), qui compte dans ses rangs d'anciens ministres et le président du Parlement, Abdelkrim Ghellab.
L'opposition, autant que les partis de la coalition gouvernementale, a alerté le gouvernement sur la dérive des principaux agrégats économiques, le ralentissement de la croissance et la hausse du déficit budgétaire. Pour l'heure, le cauchemar économique pour l'équipe Benkirane a pris les contours d'une hausse plus importante que prévue du déficit du budget pour 2012, établi à 5% du PIB contre des prévisions d'experts de 9%. En 2011, le déficit réel a été de 6,1% selon le Haut commissariat au Plan (HCP). Et, ce qui corse l'addition, est que le taux de croissance prévu par la loi de finances pour 2012, 5,5%, a fondu comme neige au soleil pour être ramené tout au plus à 2,4%.
L'économie marocaine, fortement dépendante de ses exportations vers l'Europe, subit selon des économistes les effets de la crise financière qui sévit dans le Vieux continent. Dans ces conditions, le gouvernement Benkirane a dû, une première fois en juillet dernier, ferrailler contre les syndicats et le mouvement du 20 Février après avoir augmenté les prix à la pompe pour réduire le déficit de la Caisse de compensation, dont les dépenses avaient dépassé les 48 milliards de dirhams au 1er semestre 2012.
Pris à la gorge par une baisse généralisée de l'activité économique, le gouvernement islamiste doit également trouver un terrain d'entente avec les syndicats qui réclament notamment une amélioration des salaires et des retraites.
Entre le marteau des syndicats et l'enclume du patronat
Le coût des augmentations salariales demandées par les principaux syndicats marocains au profit des travailleurs du secteur public est estimé à plus de 43 milliards de dirhams. En face, le patronat, représenté par la Confédération générale des entrepreneurs marocains (CGEM), veut une amélioration du climat des affaires et moins de pression fiscale.
Les rencontres d'Abdelilah M. Benkirane avec les syndicats et la CGEM, prévues dans les prochains jours, s'annoncent d'autant plus difficiles que sur le front social, la hausse des prix des principaux produits de consommation, qui a déjà provoqué des manifestations de protestation organisées par le mouvement du 20 Février, ne devraient pas laisser de répit au gouvernement. Dans la loi de finances pour 2013, celui-ci devrait parvenir au moins à réduire le déficit budgétaire et relancer la croissance, tombée de 5,5% en 2007-2008 à quelque 4% en 2011.
Selon des prévisions du FMI, il faudrait au Maroc une croissance de 6% sur cinq ans pour qu'il puisse lutter efficacement contre le chômage, estimé par le HCP à 10% en 2012, et désamorcer la bombe du chômage des jeunes diplômés.
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