Les syndicats des magistrats de l'Est réunis à Constantine Du manque d'effectifs au déficit de formation

La rencontre des sections syndicales des parquets de l'Est, animée par leprésident du Syndicat national des magistrats (SNM), Djamel Laïdouni, et dontles travaux se sont déroulés ce jeudi dernier à Constantine, a retenuparticulièrement l'attention, en ce qu'elle a donné lieu à un exerciced'évaluation sans fard de la situation, non seulement sur le plan organique etde l'activité syndicale, mais aussi sur celui du manque de moyens, quimaintient le magistrat algérien loin des standards internationaux. Ce rendez vous important, qui a regroupé l'ensemble des présidents dessections syndicales des parquets de Constantine et Mila, Annaba et El Tarf,Guelma et Souk Ahras, Skikda, Bejaia, Batna, Sétif et Jijel, à l'exception deBordj Bou Arreridj, absent, s'est longuement appesanti bien sûr, au premierchef, sur la situation socioprofessionnelle du magistrat, jugée insatisfaisante,notamment sur les dossiers des retraites, des mutations et des mouvementscycliques, d'une juridiction à l'autre, à l'origine de difficultés familialeset d'instabilité scolaire pour les enfants, et enfin la surcharge avérée detravail, avec une accumulation exponentielle d'affaires.Le président du SNM, qui n'a pas eu réponses à toutes les préoccupationsexprimées, a concédé pourtant de bonne grâce, que l'écheveau de difficultés,auquel est confrontée la profession, tire essentiellement sa substance dans lemanque flagrant des effectifs. L'autre volet qui a mobilisé l'attention, c'estcelui de la formation, étant entendu, comme l'a souligné Laïdouni, avecbeaucoup de lucidité, que les magistrats algériens ont un déficit sérieux surce registre, à telle enseigne qu'ils soutiennent difficilement la comparaison,même au niveau continental. A ce propos, il rappellera avec philosophie despropos de magistrats camerounais, rencontrés en novembre dernier en Côted'ivoire, lors d'une réunion de l'Union syndicale africaine, qui lui confiaientleur étonnement, persuadés qu'un grand pays comme l'Algérie ne pouvait souffrird'une formation, insatisfaisante de ses magistrats. Dans ce sens à ConstantineLaïdouni s'est montré prolixe, et a tenu à informer les présidents des sectionssyndicales, sur l'évolution du dossier de l'adhésion du SNM à l'Unioninternationale des magistrats, qui est saisie officiellement, et dontl'assemblée générale, est prévue l'année prochaine en Norvège.En attendant, il faut se dire, reconnaît Laïdouni, que l'étude de lacandidature algérienne par cette institution internationale, implique une miseà niveau d'importance à l'échelle de tous les parquets du pays. Une missiond'inspection de l'UIM est d'ailleurs annoncée très prochainement.