Algérie

Les syndicats de la centrale électrique SNC Lavalin de Hadjret Ennous dénoncent Actualité : les autres articles



Les travailleurs et les syndicalistes de la centrale électrique SNC Lavalin de Hadjret Ennous (Tipasa) alertent les autorités du pays «sur l'effet néfaste que représenterait un état de fait pour l'avenir de la plus importante centrale de l'Algérie, mais surtout sur le climat de suspicion imposé par les responsables de l'exploitation de la centrale électrique et la situation délétère qui règne au sein du complexe», écrivent-ils.
Parmi une multitude de griefs, nous retenons «les remarques teintées de racisme, d'humiliation et de mépris envers les travailleurs algériens, l'instauration d'un climat de terreur, l'affectation du personnel non qualifié vers des postes de travail qui nécessitent d'abord une formation, la manipulation des produits dangereux sans mesure de précaution, l'insouciance des responsables canadiens sur la maintenance des équipements de la centrale». Les syndicalistes dénoncent aussi le fait qu'«aucune évolution des carrières depuis 2009 n'a été réalisée, l'inexistence des cycles de formation, et l'importation de produits consommables qui sont pourtant fabriqués en Algérie». Le préavis de grève décidé par les travailleurs lors de leur assemblée générale, le 24 février dernier à la suite du refus d'accès du syndicaliste et opérateur de la salle des machines, a accentué le climat de crise au sein de cette centrale.
La direction SNC Lavalin, en réalité, n'a jamais accepté la création d'une section syndicale. Plus étrange encore, c'est l'attitude des responsables de l'inspection du Travail. Le projet de la convention collective n'a pas encore été approuvé définitivement. Des clauses de ce projet ne sont pas appliquées correctement, selon le syndicat. Les syndicalistes regrettent l'absence des autorités pour contrôler sur ce site. La direction de la centrale dirigée par un Canadien refuse de communiquer. L'inspecteur du Travail de la wilaya de Tipasa avait mis une heure (13h30 jusqu'à 14h27, ndlr) pour nous recevoir. Il nous répond en quelques secondes : «Je n'ai rien à vous dire, déclare-t-il. Excusez-moi, je croyais que c'était un citoyen qui demandait une audience et non un journaliste, il faut vous adresser au ministère du Travail pour vous répondre.» Sans tenir une séance de travail avec la section syndicale, cet inspecteur du travail de la wilaya avait rapidement répondu aux syndicalistes de la centrale dans son envoi du 26 février 2013, affirmant que leur préavis de grève n'est pas légal et qu'ils doivent se conformer à la réglementation.
Il avait emboîté le pas à son représentant local, qui avait lui aussi saisi les syndicalistes pour leurs réitérer que leur action n'était pas conforme. Les travailleurs s'interrogent sur l'attitude de l'inspection du Travail. La direction de la centrale, un cadre dirigeant de SNC Lavalin, persiste dans sa politique. Les travailleurs et les syndicats tiennent à l'application des textes de loi. Une crise qui risque de déboucher sur l'arrêt des machines, si aucun accord n'intervient pas entre les parties. L'avenir de la centrale électrique appartient d'abord aux Algériens, même si SNC Lavalin exploite ce gisement de production de l'énergie électrique pendant deux décennies avant de la remettre à l'Algérie. Mais dans quel état sera ce complexe après ces années d'exploitation ' Chakib Khelil, l'ex-ministre de l'Energie, avait imposé la construction de ce joyau sur un site paradisiaque naturel, un mégaprojet financé presque entièrement par l'Algérie et exploité uniquement par l'opérateur canadien SNC Lavalin qui vendra de l'électricité à Sonelgaz pendant 20 ans.


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