Algérie

Les syndicats de l'éducation expriment leurs craintes



Après le personnel administratif, les enseignants ont rejoint, hier, les établissements scolaires en attendant la rentrée des élèves prévue pour le 21 septembre.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Les enseignants et les syndicats du secteur de l'éducation s'accordent à dire que la reprise effectuée, hier, s'est faite dans des conditions difficiles après un congé pénible marqué par la troisième vague meurtrière du Covid-19 et les incendies qui ont ravagé certaines régions du pays.
Ils sont nombreux, en effet, les enseignants qui ont retrouvé leurs établissements après plusieurs semaines de maladie, transformant leurs vacances en cauchemar surtout durant la période où la crise de l'oxygène médical était à son pic.
«Cette rentrée s'effectue dans des conditions difficiles. C'est une reprise après un été noir causé par le pic et le stress dus à la pandémie du Covid-19, et dans certaines régions par les incendies meurtriers», souligne Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef).
Les syndicats du secteur expriment certaines craintes à la veille de la reprise des classes, notamment le volume horaire et les heures supplémentaires, la surcharge des classes malgré le protocole sanitaire et les problèmes d'hygiène à prévoir si le problème de la disponibilité de l'eau persiste.
«Le secteur de l'éducation a perdu beaucoup de fonctionnaires, des enseignants qui se retrouvent avec des emplois du temps trop chargés dus au système de groupes qui a déjà saturé et épuisé tous les travailleurs du secteur. Certains enseignants se retrouvent avec 30 séances hebdomadaires alors que la loi stipule que le volume horaire pour un enseignant du moyen est de 22 heures. La loi stipule aussi que si dans une matière, le nombre d'heures supplémentaires est supérieur ou égal à 10 heures, il faut créer un poste budgétaire», se plaint M. Amoura, contacté hier.
Le coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), Meziane Meriane partage cet avis, souhaitant que le volume horaire des enseignants ne soit pas surchargé.
Les syndicats appellent, de ce fait, à un recrutement massif des enseignants pour régler ce problème de volume horaire.
«Le volume horaire est un vrai problème et je ne pense pas que la pression de l'année passée va baisser cette année. Le problème des heures supplémentaires qui doit être une exception est devenu la règle. Le volume horaire est de 18 heures par semaine pour le secondaire, 22 heures pour le moyen et 30 heures pour le primaire. Au lieu de recruter des enseignants, le ministère recourt aux heures supplémentaires. L'intégration des contractuels ne règle pas le problème puisqu'ils sont déjà en poste. Il faut un recrutement massif pour régler le problème», affirme, pour sa part, Zoubir Rouina, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), joint hier par téléphone.
Selon ce dernier, il y a une nouvelle note qui est en contradiction avec le protocole sanitaire adopté pour faire face à la pandémie. Cette note dit, a-t-il précisé, que lorsque l'enseignant dépasse son volume horaire, il faut jumeler ses deux groupes, alors que par mesure de protection, le nombre des élèves dans une classe est fixé à 25 au maximum.
Notre interlocuteur soulève également la question du pouvoir d'achat qui ne cesse de se dégrader, appelant à prendre en charge cette revendication qui date de plusieurs années.
Les enseignants et les syndicats, comme le personnel administratif, craignent aussi pour l'hygiène des établissements scolaires si une solution au problème de l'approvisionnement en eau n'est pas trouvée avant le retour des élèves. L'absence de l'eau compromet le protocole sanitaire et pourrait fortement impacter le déroulement de l'année scolaire.
K. A.


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