Algérie

Les syndicats de l'éducation en rangs dispersés



«L'avenir de plus d'un demi-million de travailleurs ne se négocie pas dans la hâte», estime le secrétaire générale du Satef.L'élaboration jugée «accélérée» du statut particulier des corps spécifiques du secteur de l'éducation nationale n'est pas en faveur des 600 000 travailleurs concernés.La peur de la base quant à une «précipitation négative» de la finalisation de la quatrième et dernière mouture qui sera remise le 15 mars à la direction générale de la Fonction publique, s'accentue davantage. Le département de Boubekeur Benbouzid a accéléré les réunions de concertation avec ses partenaires sociaux que sont les sept syndicats agréés. Ces derniers, de leur côté, ont à maintes reprises introduit leurs propositions.
Cependant, jusqu'à présent, aucun projet commun n'est en vue. Pis encore, les syndicats partent en rangs dispersés. Chacun appuie les revendications en faveur de ses militants.
Une autre réunion est prévue demain au siège du ministère de l'Education nationale. Cette fois-ci, en présence d'une commission gouvernementale composée des représentants des départements des finances, du travail et ceux de la Fonction publique. La réunion de jeudi dernier a encore échoué, comme celle du 29 février, faute de consensus.
Pour Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), «le ministère nous a eus», puisque, dit-il, «au lieu de consacrer tout le temps pour élaborer un statut qui va durer dans le temps, nous voilà en train de nous précipiter pour fignoler l'avenir des travailleurs». Notre interlocuteur explique que le projet, qui devait être discuté avant la fin de l'année dernière, a été mis aux oubliettes pour laisser place au problème des ?uvres sociales du secteur.
«Maintenant, on nous dit qu'il faut le finir pour laisser le temps aux ministres de préparer les élections législatives», fustige Amoura. Et de se demander : «La vie s'arrêterait-elle à l'occasion de cette échéance '»
Chaque représentant défendait ses intérêts. S'agissant de la mouture du statut, le représentant du Satef regrette que les syndicats autonomes négocient chacun de son côté sans aucune collaboration. «Lors de la dernière réunion, on avait le sentiment que chaque représentant défendait les intérêts du poste qu'il occupait.
C'est grave !», raconte-t-il. Selon lui, ce qui est en phase de préparation «n'est basé sur aucun critère de classification». L'exemple des secrétaires généraux des établissements scolaires est édifiant. Sur ce point, Amoura osera pour la première fois dénoncer leur classification à la catégorie 13.
«C'est une décision prise au temps de l'ex-directeur de la Fonction publique qui avait une parente occupant le poste de surveillant général», lâche-t-il. Et de s'interroger : «Pourquoi personne n'ose le dénoncer '» En effet, le syndicaliste déplore le fait que les surveillants généraux, «quelquefois sans niveau», sont classés à la même catégorie qu'un enseignant ayant un bac+5.
A signaler que le secteur de l'éducation nationale comprend 37 corps confondus, ce qui rend difficile l'élaboration d'un statut qui plairait à tous les travailleurs. Mais les syndicats demandent à ce qu'ils soient comparés aux autres secteurs de la Fonction publique, rien de plus.
Le seul point d'ailleurs sur lequel les sept syndicats se sont mis d'accord est relatif à la l'introduction d'autres catégories au-delà de la 17e.
Une revendication loin d'être satisfaite, puisque la loi 06-03 hors catégorie du statut général de la Fonction publique ne concerne pas l'éducation nationale. A moins que le gouvernement lâche du lest. Aujourd'hui, les syndicats de l'éducation seront destinataires de la mouture finale du statut, avant d'être débattu demain en réunion au siège du ministère de tutelle.
Il est fort possible que les amendements ne trouveront pas l'unanimité des partenaires sociaux, craint le responsable du Satef. C'est d'ailleurs la raison qui a poussé son syndicat à demander le report de ces discussions à l'après-élection. «L'avenir de plus d'un demi-million de travailleurs ne se négocie pas dans la hâte», conclut M. Amoura.


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