Algérie

Les syndicats autonomes ripostent Licenciement du président du Snapsy



Les syndicats autonomes ripostent                                    Licenciement du président du Snapsy
Pour les syndicats autonomes, le président du Snapsy, M. Keddad, est «victime» d'un licenciement «abusif».
La Coordination des syndicats autonomes pour la défense de la liberté syndicale a décidé de se constituer en bloc pour riposter contre «la transgression, sans précédent, de toutes les libertés syndicales garanties pourtant par la Constitution». La suspension de M. Keddad, président du Syndicat national des psychologues, de son poste de travail, après avoir participé au sit-in du 29 mai dernier, «est la goutte qui a fait déborder le vase», lancent les représentants des syndicats autonomes formant cette coordination.
Après deux rencontres, les membres de cette coordination ont convenu de riposter par des actions de protestation. «Nous rendrons publics le calendrier et la nature de ces actions avant jeudi», annonce Messaoud Amraoui, secrétaire national chargé de la communication de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef), lors d'un point de presse animé, hier, par les représentants des syndicats à Alger. Khaled Keddad, suspendu de ses fonctions, pour des motifs «fomentés dans un dossier vide», comparaîtra le 4 juillet prochain devant le conseil de discipline. «C'est une insulte pour la République et pour tous les algériens», soutient Malik Rahmani, coordinateur national du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES).
La suspension de M. Keddad n'est motivée par aucune faute professionnelle pour mériter une telle sentence.
La liste des motifs invoqués ne renvoie à aucune faute ni dépassement. «C'est plutôt la participation à des activités syndicales qui motive la mesure de la tutelle qu'aucun responsable ne revendique d'ailleurs», explique M. Keddad. «C'est un recul sans pareil sur les acquis du pluralisme syndical. Les méthodes de répression auxquelles est fait appel aujourd'hui sont dignes de celles des années 1970 sous le parti unique», estime Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest). «Le pouvoir à travers ses canaux d'autorité ne prône l'ouverture que face à une menace d'explosion. C'est ce que nous avons eu à travers le discours prônant l'ouverture au lendemain de l'éclatement des émeutes de janvier 2011, mais cette ouverture est vite abandonnée, une fois les promesses faites sans suite et le front social calmé.»
Les représentants syndicaux estiment aussi que les membres du gouvernement, qui ont fait preuve de complicité pour «casser les syndicats autonomes», «jouent avec le feu».
En dépassant les lignes rouges, comme vient de le faire le ministère de la Santé, ce sont tous les travailleurs et toute la société qui se sentent méprisés et humiliés. «On n'accorde pas l'impunité à ceux qui ont vidé les caisses publiques puis suspendre un syndicaliste pour motif d'absence», lance un autre conférencier. Docteur Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP), rappelle que les sanctions décrétées de manière abusive et les poursuites contre les syndicalistes ont atteint des «degrés inacceptables» depuis deux ans. Les ponctions sur salaire et autres «punitions» ont constitué l'arme trouvée par le ministre de la Santé pour écarter les syndicats autonomes du débat réel sur le devenir de la santé publique.
Abondant dans le même sens, docteur Lyès Merabet, du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), estime que le véritable enjeu est d'étouffer toute voix concernant le dossier des pénuries de médicaments et lobbies qui font des pressions et le détournement de malades ainsi que la mise à mort du secteur de santé publique. «C'est la maffia du médicament qui doit être inquiétée, pas les syndicalistes», lâche M. Keddad. A souligner que les syndicats ont déjà adressé des requêtes écrites à la tutelle et aux responsables du secteur de la santé. Une lettre ouverte sera également adressée au premier magistrat pour l'interpeller sur cette situation de «pourrissement».


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