Algérie

Les syndicats autonomes mettent le ministre au défi



Une dizaine de syndicats du secteur de l'éducation nationale ont lancé des appels multiples à la grève générale dans les écoles primaires, dès aujourd'hui. Certains établissements de ce cycle ont déjà observé des journées de grève non structurées, hier et la semaine dernière, en réaction à l'indifférence dont le personnel de l'éducation fait l'objet depuis des mois et ainsi rappeler au ministère de la tutelle ses engagements. Sans préavis, les syndicats de l'éducation reprennent sine die et à leur dépourvu les mouvements de grève au niveau national.Ces dernières années, le système éducatif algérien a pris un relief unique dans les préoccupations de la société, ce qui n'est pas nouveau étant donné que les mouvements de protestation collectifs sont devenus récurrents et périodiques. L'objectif de la relance de la grève n'est pas uniquement pour libérer les potentialités corporatistes, mais également, pour accorder au personnel du secteur sa valeur et son poids en valorisant son rôle institutionnel en tant qu'éducateur et conseiller. Ce qui ne figure pas dans les projets actuels du gouvernement qui suit une feuille de route préétablie pour calmer les esprits, temporairement. Ce qui ne joue plus en sa faveur. La gestion du changement et la réforme du secteur de l'Education nationale est d'une impérieuse nécessité, à l'échéance.
Depuis que le gouvernement a démontré l'écart important entre ses intentions et ses actions, le Syndicat national des travailleurs du secteur de l'éducation (SNTE) a appelé à une grève générale dans le cycle primaire dès aujourd'hui pour dénoncer son ras-le-bol et surtout l'absence de toute approche économique et pédagogique et même économique pouvant les inciter à l'optimisme, dans un secteur qui vit dans un malaise profond. Ces grèves annoncées par une dizaine autres syndicats ont été programmées depuis plusieurs mois et interviennent à un moment très délicat au vue de la situation politique et sociale explosives du pays. Le bras de fer entre le ministère de l'Education et les syndicats autonomes du secteur a été ravivé par les derniers événements et incidents qui secoué et choqué le milieu scolaire.
Relançant ainsi la polémique sur l'insécurité dans les établissements scolaires et les conditions de travail «insoutenables», alors que le secteur en question représente le quatrième budget le plus important de l'Etat. Une fois de plus le système de l'éducation nationale fait aveu d'échec du fait de son incapacité à gérer et réorganiser les trois paliers de l'éducation. Provoquant, encore une fois, la colère des parents d'élèves et des enseignants qui sont les premiers à supporter les conséquences directes de l'anarchie et de la négligence des autorités. Une situation qui incite continuellement et périodiquement la société civile et les syndicats concernés à être extrême dans leur position au dépourvu des enfants, qui ne sont que victimes de ce régime scolaire.
A outrance et contre leur volonté, face à l'autisme et à l'indifférence des pouvoirs publics, la Confédération nationale des syndicats de l'éducation (CSA) qui défend depuis sa création bec et ongles les droits des enseignants et des élèves, a approuvé l'appel des douze autres syndicats à aller vers une paralysie totale du cycle primaire le 23 octobre de l'année en cours. C'est l'unique façon de se faire entendre. Sachant que des mouvements de grève non structuré ont été observés hier et pendant quelques jours de la semaine dernière par plusieurs établissements scolaires au niveau de la capitale et dans plusieurs autres wilayas du pays. La généralisation de ce mouvement de protestation collectif était pressentie et dans l'aire depuis plusieurs mois.
Les syndicats ont dû temporiser la mise à exécution de leur menace, en raison de leur implication dans le mouvement populaire en soutien aux revendications constituantes du peuple dont figurent celles de leur secteur. Les prochains jours seront très compliqués et mettront au défi le gouvernement qui n'arrive pas à statuer sur la situation et passer à l'action au lieu de poursuivre dans l'indifférence totale. Une politique qui attise la crispation des syndicats du secteur qui promettent de paralyser tout le secteur, et ce, jusqu'à ce que leurs revendications soient prises en charges. Cette protestation ne s'est pas inscrite aussitôt dans l'agenda du gouvernement qui fait déjà face à l'indomptable mouvement populaire qui s'oppose à toutes les actions entreprise par ses soins sous prétexte de sa «non légitimité».


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