Algérie

Les syndicats autonomes défient Baba Ahmed



Les syndicats autonomes défient Baba Ahmed
Les syndicats maintiennent leur mot d'ordre de grève malgré les pressions du ministère de l'Education nationale.Bien que la justice ait déclaré «illégale» la grève dans le secteur de l'éducation, entamée voici une dizaine de jours, les syndicats autonomes ne sont pas prêts «à faire des concessions» dans un conflit qui tend à se radicaliser. En attendant une issue, les élèves profitent de vacances inespérées. Les parents, eux, redoutent des conséquences qui pourraient être fâcheuses pour le rendement de leurs enfants et la qualité des cours qu'ils auront à leur faire rattraper. Ce n'est visiblement pas la priorité des initiateurs de ce mouvement de protestation puisqu'ils affirment poursuivre leur mouvement de protestation, défiant ainsi la décision du ministre de l'Education nationale à porter le conflit devant la justice. «Nous sommes déterminés à nous faire écouter avec les moyens légaux dont nous disposons», ont déclaré plusieurs syndicalistes.«Déçue» de l'attitude des responsables du secteur, l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a dit : «Nous ne sommes pas découragée par la décision de justice dont nous n'avons d'ailleurs reçu aucune notification.» Messsaoud Amraoui, secrétaire national de l'Unpef, contacté hier, déplore «la fuite en avant de la tutelle qui cherche, au lieu de s'attaquer aux problèmes réels de la corporation, à déstabiliser des syndicats qui ne demandent que leurs droits». Dans un communiqué publié hier, ce syndicat, qui est à sa deuxième semaine de débrayage pour des revendications socioprofessionnelles, dénonce les tentatives de remettre en cause les droits syndicaux des travailleurs. Dans le même document, le syndicat charge le département de Baba Ahmed.«La grève est un droit garanti par la Constitution algérienne, que nul ne peut transgresser.» L'Unpef dresse la liste des articles du code du travail «transgressés» par la tutelle, laquelle a saisi la justice, «en faisant fi des droits des travailleurs». Le ministère s'est trompé de démarche, selon l'Unpef, qui se dit «déterminée plus que jamais à aller jusqu'au bout de son objectif, à savoir faire corriger les dispositions jugées inéquitables du statut régissant le secteur». Le syndicat compte sur le taux de suivi de la grève, «stable à près de 70%», pour démontrer la force de ses rangs. Même son de cloche chez le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) qui poursuit également sa grève. «Nous ne nous sentons pas concernés puisque nous n'avons pas été notifiés par le tribunal», explique M. Meriane, coordinateur national de ce syndicat.«La tutelle espère gagner du temps», soutient le syndicaliste. «Cette décision de justice, même si elle oblige des travailleurs à rejoindre leur postes de travail en renonçant à leur droit de grève, ne réglera pas le conflit. Les choses se détérioreront de nouveau dans quelques semaines. L'issue n'est pas pour demain tant que le fonds du conflit, qui réside dans la révision des dispositions incriminées dans le statut, n'est pas sérieusement abordé», conclut notre interlocuteur.Le Snapest maintient son mot d'ordre de grève illimitée. «Le bureau national du syndicat se réunira ce week-end, conformément au préavis de grève reconductible», explique le même syndicaliste.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)