Algérie

Les syndicats autonomes de l'Education maintiennent la pression Les enfants renvoyés chez eux à cause de la grève


Les syndicats autonomes de l'Education maintiennent la pression                                    Les enfants renvoyés chez eux à cause de la grève
Photo : M. Hacène
Par Karima Mokrani
La grève des syndicats autonomes de l'Education nationale se poursuit à un rythme plus soutenu que la veille, faisant craindre un réel durcissement du mouvement contestataire. «Jamais je n'ai vu les enfants renvoyés ainsi, en masse, des écoles' Cette grève ne passe pas inaperçue», fait remarquer une femme, cadre dans une entreprise privée, étonnée de constater que les enfants eux-mêmes se réjouissent de ne pas être à l'école, un mois seulement après la rentrée scolaire. «Ils ont bien fait' Nous allons nous reposer un peu», lance, comme pour confirmer le constat de la dame, une élève du CEM Ourida-Meddad à Alger. L'ambiance rappelle celle de l'année 2009 où nombre d'établissements scolaires de la capitale et ailleurs étaient sérieusement paralysés par deux grèves, la première de 20 jours et la deuxième de 15 jours. L'ampleur du mouvement protestataire renvoie aussi à celui de l'année 2003, enclenché à l'époque par un nouveau syndicat, appelé le CLA (Conseil des lycées d'Alger). Ce dernier, créé par le défunt Osmane Redouane, s'est vite imposé sur le terrain de la contestation et a redonné un nouveau souffle à la lutte syndicale en agonie dans le secteur.Aujourd'hui, cinq syndicats autonomes et non des moindres se sont alliés pour les mêmes revendications et contre un même adversaire, disons deux adversaires : le ministère de tutelle et la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (Fnte), affiliée à la Centrale syndicale. En effet, au-delà des revendications socioprofessionnelles exprimées par les organisations autonomes, ce sont le système de gestion du secteur par le ministère qui est mis en cause et l'emprise de l'Ugta sur des dossiers sensibles tels que les 'uvres sociales. Les nouveaux syndicats militent pour une gestion démocratique, transparente qui servira l'intérêt des élèves, des enseignants, des travailleurs et de l'administration, affirment-ils. Les enjeux sont de taille.Hier, au deuxième jour de la grève, aucun syndicat des cinq n'a exprimé son intention d'arrêter sinon suspendre la grève. Leurs représentants affirment que ce n'est pas à eux de prendre une quelconque décision allant dans ce sens. Ils se remettent à leurs bases : «Ce sont les travailleurs qui se sont prononcés pour la grève et ce sont eux qui se prononceront également sur son arrêt ou son gel.» Des réunions avec leurs bases respectives sont donc annoncées pour les jours à venir mais pas dans l'immédiat. Par exemple, le Snapest et le Snte, rapportent-ils, ne vont pas réunir leurs bases avant jeudi prochain. Autrement dit, la grève se poursuivra au moins jusqu'à jeudi.Les cinq syndicats autonomes sont d'autant plus décidés à faire la pression tant que les réponses du ministère à leurs revendications ne sont pas satisfaisantes, considèrent-ils. «D'autres revendications très importantes ne sont pas examinées dans le cadre de la commission intersectorielle' Ce qui est annoncé par le ministère est très peu satisfaisant.»
De son côté, le ministère considère que plus rien ne justifie le maintien de la protestation «parce que nous avons tenu nos engagements de prendre en charge toutes les revendications». Aussi, indique le ministère, cette grève n'est suivie qu'à 27% dans le cycle primaire, 31% dans le moyen et 36% dans le secondaire. Une manière de démentir les syndicats qui donnent des chiffres entre 80% et 90%.
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