Algérie

Les syndicats autonomes accusent le gouvernement



Pour la coordination nationale des syndicats autonomes, la déclaration du chef du gouvernement les accusant d'être des agitateurs vient encore une fois provoquer le courroux des fonctionnaires. Au lieu que la réaction du gouvernement aille dans le sens d'associer ces syndicats et leur ouvrir les portes du dialogue, ce dernier a, au contraire, enfoncé le clou, estime la coordination. Dans une première évaluation du taux du suivi de la grève à la suite de l'appel de la coordination nationale des syndicats autonomes, le porte-parole de cette coordination, Meziane Meriane a indiqué, hier, lors d'une conférence de presse, que le suivi était important en précisant que tous les secteurs concernés par l'appel «ont adhéré amplement à ce débrayage y compris le secteur de la santé». Le porte-parole de la coordination s'est exprimé, ensuite, pour répondre au dernier communiqué du gouvernement qu'il qualifie de «diffamatoire». Et de s'interroger «qui a exclu les syndicats autonomes des négociations?» Meziane Meriane charge le gouvernement, l'accusant d'être seul responsable de la précarité dans laquelle vivent les fonctionnaires et du laminage de leur pouvoir d'achat. Il indique que devant la sourde oreille qu'a adoptée le gouvernement, la coordination a toujours «prôné le dialogue». La déclaration de la coordination distribuée lors de ce point de presse a rappelé que les syndicats autonomes, par le biais de leur coordination nationale, ont transmis au mois d'octobre 2007 une plateforme dans laquelle les fonctionnaires ont exposé leurs doléances et demandé, par la même, à rencontrer le chef du gouvernement. Mais, regrette la coordination, sans que cela ne soit suivi d'une quelconque considération sinon par le «mépris», indique le porte-parole de la coordination. «Nous avons attendu 5 mois pour passer à la protestation, nous avons cru que les portes du dialogue allaient s'ouvrir, malheureusement notre dernier recours pour arracher nos droits sociaux professionnels est la protestation», conclut-il. Pour ce qui est du taux de suivi de la grève, M. Mériane qualifie l'appel à la grève de réussite. Dans toutes les wilayas, indique-t-il, le débrayage a eu un écho favorable, et sans exagération plus de 80% de suivi est à relever. Le conférencier ajoutera «dans certaines wilayas le taux de suivi a atteint les 100% notamment à El-Bayadh, Béchar, Oran. D'autres wilayas, selon lui, connaissent un suivi mitigé à l'exemple de la wilaya d'Alger où les élèves des établissements du moyen et du secondaire ont été contraints de faire leurs compositions uniquement pour que «la grève ne fasse pas son effet». Dans les établissements du primaire, ajoute Meriane, des enseignants «font le piquet de grève». Le taux de suivi est estimé, tout de même, à 60% . En dépit de «quelques dépassements constatés, ça et là», selon le syndicaliste, à l'exemple de certains responsables qui ont voulu remplacer des grévistes par d'autres travailleurs occasionnels, dans les wilayas de M'sila, Khenchela et Constantine, la grève a concerné l'ensemble des fonctionnaires de l'administration. Et malgré cela, ajoute Meziane Mériane, le débrayage auquel nous avons appelé a eu largement son «impact» et dans tous les secteurs. Méziane Mériane, indique à propos des syndicats de la santé qu'ils «continuent leur grève». Il dira qu'«aucune notification de la décision de justice ne leur ait parvenue». «D'ailleurs a-t-il dit, les syndicats de la santé ont eu connaissance de cette décision de justice par voie de presse». La coordination envisage d'autres actions après la réunion des conseils nationaux des syndicats constituant la coordination.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)