Algérie

Les syndicats autonomes à propos du recours à la justice pour arrêter les grèves



« Le gouvernement panique » Evoquant le mouvement de protestation des 24, 25 et 26 février, M. Mériane confirme le dépôt par tous les syndicats composant la coordination nationale autonome de la Fonction publique d?un préavis de grève au niveau de leurs ministères respectifs et auprès du ministère du Travail. Le recours à des mesures exceptionnelles pour le règlement des dossiers relatifs aux statuts particuliers et à la grille des salaires est anticonstitutionnelle. Il est illégal de procéder à des augmentations de salaire sur la base de statuts provisoires. » Cette mise au point à l?égard des pouvoirs publics émane de M. Mériane, porte-parole du Syndicat national autonome des professeurs de l?enseignement secondaire et technique (Snapest). Lors d?une conférence de presse animée hier à Alger, M. Mériane a tiré encore une fois à boulets rouges sur l?UGTA et les pouvoirs publics. D?emblée, il incrimine le patron de l?UGTA. Une centrale syndicale, explique-t-il, qui a entériné toutes les décisions prises en haut lieu et qui cherche aujourd?hui à tromper l?opinion publique en accusant la Fonction publique d?être à la traîne. De l?avis de M. Mériane, en donnant instruction aux directions générales de la Fonction publique à l?effet d?accélérer l?examen et la promulgation des statuts particuliers des différents secteurs, le chef du gouvernement panique et opère dans la précipitation, et ce, dans l?unique but de calmer les esprits et d?éviter une explosion sociale. Les syndicats autonomes n?envisagent pas de se taire par rapport à cette question, mais s?interrogent par-là même quant aux personnes qui tirent profit d?un éventuel pourrissement de la situation. « Que cherche le gouvernement dont la responsabilité est entièrement engagée dans ce qui se passe actuellement ? En dépit de l?exclusion des syndicats autonomes, nous userons de tous les moyens pour arracher nos droits », promet M. Mériane qui estime que, si les pouvoirs publics pensent museler les syndicats autonomes par un arsenal juridique, ils se trompent d?époque. Le pluralisme syndical, a-t-il rappelé, a été arraché par le sang des martyrs. Sur justement ce point, le chef de file du Snapest qualifie l?UGTA d?un syndicat au service du pouvoir, tout en regrettant le retour au syndicalisme d?Etat, où l?UGTA active s?aligne sur les partis politiques en faisant campagne pour le président de la République, alors que ce procédé est interdit par la loi. « L?UGTA a été associée aux négociations. Elle a accepté de jouer le rôle en approuvant toutes les décisions prises par le pouvoir. Des décisions contestées par l?ensemble des fonctionnaires ; et maintenant, elle rejette la balle sur la Fonction publique, ce n?est pas normal », a souligné le conférencier en précisant que l?anticipation dans l?application de ces statuts est une aberration et une démarche très grave. « Sommes-nous devenus des marionnettes pour que les pouvoirs publics agissent de la sorte avec nous ? Pourquoi recourir à des mesures exceptionnelles tout en sachant que l?élaboration d?un statut passe par plusieurs étapes ? Sur quelle base le pouvoir payera-t-il les fonctionnaires ? », s?est interrogé le président du Snapest. Par ailleurs, évoquant le mouvement de protestation des 24, 25 et 26 février, M. Mériane confirme le dépôt par tous les syndicats composant la coordination nationale autonome de la Fonction publique d?un préavis de grève au niveau de leurs ministères respectifs et auprès du ministère du Travail. Le maintien du débrayage est dû au constat amer établi par les initiateurs de cette action, entre autres un pouvoir d?achat érodé et sans cesse laminé par une inflation incontrôlée, une grille de salaire censée consacrer le savoir et la compétence, qui n?est en réalité qu?une « supercherie ». Il est dénoncé aussi une classification honteuse dans la grille des salaires, ainsi que la mise à mort de l?enseignement technique et enfin un statut général de la Fonction publique censé améliorer les conditions socioprofessionnelles, mais qui s?avère être qu?un « leurre ». Face à cette situation engendrée par la promulgation du nouveau système de classification et de rémunération des fonctionnaires, et qui ne réhabilite nullement le Pest et le fonctionnaire. Face au mépris affiché par les pouvoirs publics envers les syndicats autonomes, le bureau national du Snapest appelle tous les enseignants à prendre part aux journées de grève prévues pour les 24, 25 et 26 février.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)