Les syndicats autonomes ont réagi, hier, différemment suite à l'annonce
de la revalorisation du régime indemnitaire des corps spécifiques du secteur de
l'éducation.
Ainsi, le Syndicat national des
travailleurs de l'éducation (Snte) qui a ouvert le bal des grèves en ce mois de
février a décidé de suspendre son mouvement de protestation. Dans un communiqué
rendu public, le Snte déclare avoir décidé de «geler la grève prévue les 22, 23
et 24 du mois en cours et ce jusqu'au 18 mars après application de la nouvelle
grille des salaires». Le document ajoute que «le Snte donne un délai au
ministère de l'Education pour résoudre les problèmes pendants liés aux dossiers
des Å“uvres sociales et la médecine du travail et l'urgence de l'élaboration de
textes les concernant». Le Syndicat national autonome des professeurs de
l'enseignement secondaire et technique (Snapest) qui a entamé une grève depuis
le 16 février dernier attend les conclusions des assemblées générales
organisées hier dans les établissements scolaires avant de tenir des
regroupements régionaux et par la suite son conseil national, probablement
lundi pour débattre, a-t-on appris, des augmentations opérées par la commission
ad hoc sur le régime indemnitaire.
Le Satef estime, pour sa part,
dans un communiqué qui nous est parvenu qu' «à première vue ces augmentations
gonflées paraissent satisfaisantes, à bien les décortiquer, il s'avère qu'elles
ont été grossies artificiellement» En ajoutant «il y a lieu de noter que ces
augmentations ont été annoncées pour des travailleurs du 6ème échelon (après 18
ans de travail). De ce fait, ce qui est acquis par l'expérience professionnelle
(IEP) est présenté comme une augmentation. En outre, la prime de rendement
individuelle n'étant pas été annoncée, tout porte à croire qu'elle a été
intégrée dans l'augmentation».
Le Cnapest de son côté, par la
voix de son coordinateur, Nouar Larbi, nous a dit lors d'une communication
téléphonique que «nous ne céderons pas sur le dossier des Å“uvres sociales que
le ministère tente d'esquiver et celui de la médecine du travail qui figurent
parmi les trois points autour desquels ont été engagées les négociations après
la grève du mois de novembre». S'agissant de la nouvelle grille des salaires,
notre interlocuteur reste circonspect. Il dénonce «une falsification des
données et des chiffres qui sont totalement erronés. A première vue les
salaires semblent gonflés et importants mais quand on fait une lecture plus
approfondie, on se rend compte que les chiffres ont été plafonnés, je cite le
cas de l'IAPP (prime d'amélioration des performances pédagogiques) appelée
communément prime de rendement, son taux varie entre 0% à 40%, elle est
comptabilisée mensuellement mais on ne la perçoit que tous les six mois, si on
soustrait cette prime, on n'aura finalement que 6000 DA. Nous, on aimerait
connaître les salaires de nos responsables car on ne les connaît pas». Idem
pour le représentant de l'Unpef, Messaoud Amraoui, qui abonde dans le même sens
et qui nous a révélé qu'un conseil national se tient aujourd'hui pour décider
de la suite à donner après les mesures prises par le ministère de l'Education.
Pour notre interlocuteur, «le mot de grève pour le 24 du mois en cours est
toujours maintenu». Concernant la réunion tenue hier sur la médecine du
travail, le responsable syndical nous dira «nous avons conclu des accords, mais
il reste encore des points sur lesquels nous avons émis des réserves, nous
devons nous rencontrer dans le cadre de la commission qui planche sur ce
dossier au début de la semaine prochaine». Pour ce qui est des Å“uvres sociales,
notre interlocuteur estime que «ce dossier est trop important pour qu'on lâche
prise et le ministre devrait tenir son engagement quant à l'annulation du
décret 94/158 donnant l'exclusivité de la gestion à l'UGTA».
Pour rappel, le ministère de
l'Education a annoncé notamment des taux d'augmentation de 61,42% pour les
professeurs d'enseignement secondaire (échelon 6), de 62,78% pour les maîtres
d'école primaire, de 67,26% pour les professeurs d'enseignement fondamental et
de 77,58% pour les professeurs d'enseignement moyen. Les rappels induits par la
mise en Å“uvre du nouveau régime indemnitaire avec effet rétroactif au 1er janvier
2008 seront compris entre 225 524 DA et 283 530 DA.
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Posté Le : 22/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moufida R
Source : www.lequotidien-oran.com