Algérie

Les syndicalistes montent au créneau



Une manifestation qui vise directement les responsables de la Centrale syndicaleLes cadres syndicaux appellent à faire de la journée du 22 mai la «journée de colère».
La Centrale syndicale Ugta vit ses moments les plus difficiles de son existence. La crise qui l'a secouée depuis le début du Hirak, mouvement pour le changement du système, débordera de nouveau dans la rue par des manifestations faites de grèves et de marches. La wilaya de Béjaïa, dont le secrétariat de l'Ugta a fait l'objet de suspension, vivra demain au rythme d'une manifestation qui vise directement les responsables de la Centrale.
«Les deux rassemblements de protestation observés le 4 avril et le 1er mai n'ont pas eu raison des occupants de l'édifice», notent les cadres syndicaux de la wilaya de Béjaïa. «Pris de panique, désorientés, aveuglés par la haine, les responsables de la Centrale syndicale ont fini par se soumettre aux lois de la jungle; des mercenaires engagés, des suspensions, des menaces proférées des textes violés», ajoutent les cadres syndicaux de Béjaïa qui dénoncent «les agressions à l'endroit de la soeur Baroudi Souad, SG de l'Union de la wilaya de Tlemcen, les retraits de détachement et suspensions des syndicalistes, le pouvoir central qui continue à tendre la main à une Centrale syndicale désavouée par les milliers de travailleurs, le licenciement abusif opéré au niveau des entreprises Orgun, Agrodiv (Kherrata), ECI Boudiab».
Conséquemment, les cadres syndicaux appellent, dans une déclaration portant le seau de l'Union de wilaya Ugta de Béjaïa et non signée, à faire de la journée du 22 mai la «journée de colère», et «à adhérer à la grève générale suivie d'une marche et d'un rassemblement». Ceci pour réaffirmer leur attachement aux revendications du mouvement citoyen et au départ du système, le rejet catégorique du congrès de mascarade que la Centrale veut organiser le 20 juin prochain, le départ du SG de l'Ugta Sidi Saïd et son équipe et la réappropriation de l'Ugta au service des travailleurs, la réhabilitation des travailleurs licenciés, un salaire digne et une pension de retraite qui talonne l'inflation avérée, un plan de développement spécial pour notre wilaya, un plan de charge pour les entreprises en difficulté et l'ouverture des postes de travail».
Autant de raisons qui ont poussé les travailleurs à réagir et descendre ainsi dans la rue et ce, pour la deuxième fois uniquement à Béjaïa. Mais la raison essentielle demeure le départ du patron de la Centrale syndicale Ugta.
Sidi Saïd dénoncé par la rue au même titre que les autres symboles du système, «nuit» terriblement à l'Ugta, pour reprendre les termes des cadres syndicaux.
L'Ugta qui est fortement concurrencée ces dernières années, voit beaucoup d'unités et d'institutions lui échapper au profit de syndicats autonomes qui, à la faveur du Hirak, connaissent un regain d'intérêt de par leur position. Ce n'est pas le cas de la Centrale syndicale, dont le patron refuse de quitter son poste en dépit de son rejet autant par les manifestations depuis le 22 février que par les travailleurs qui montent souvent au créneau.
Cette démarche contestataire qui fait mouche un peu partout dans le pays, rendrat-elle l'Ugta aux travailleurs' Tout dépendra de la mobilisation des travailleurs demain mercredi.
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