Des décisions qui compliquent la situation et réduisent toute chance de réconciliation entre les deux parties.La situation se corse au sein de l'APC de Souk-Ahras où le bras de fer engagé par la section syndicale contre le maire s'est transformé en conflit ouvert entre ce dernier et les représentants des travailleurs. Des décisions de mutation adressées récemment par le président de l'APC à ces derniers a compliqué davantage la situation et réduit toute chance de réconciliation entre les deux parties.Les syndicalistes annoncent déjà la couleur : «Cette décision est nulle et de nul effet parce que prise dans le cadre des représailles et ne peut, de ce fait, qu'entrer dans le cadre d'une entrave à l'exercice du droit syndical, sinon assimilée à un abus d'autorité», a déclaré un membre de la section syndicale. Lequel membre se base dans son approche sur la loi 90-14 du 2 juin 1990 notamment les alinéas relatifs à la protection des représentants des travailleurs, modifiée et complétée par la loi 91-30 du 21 décembre 1991. Nous lisons dans l'article 53 de ladite loi : «Aucun délégué syndical ne peut faire l'objet, de la part de son employeur, d'un licenciement, d'une mutation ou d'une sanction disciplinaire, de quelque nature que ce soit, du fait de ses activités syndicales.»Affiliée à l'UGTA, ladite section est prise entre le marteau du président de l'APC et l'enclume de son frère qui est membre du bureau de l'union de wilaya. C'est pour cela qu'une délégation sera dépêchée au courant de cette semaine à la centrale syndicale. «Le maire se permet tous les dépassements, car il sait pertinemment que son frère, un agent laborantin, placé comme membre chargé de l'organique à l'union de wilaya, usera de tous les moyens pour étouffer la voix des travailleurs», a indiqué un membre de la section.A rappeler qu'une relation de cause à effet par rapport aux décisions de mutation signées par le président de l'APC a été établie par les opposants du maire pour une éventuelle action en justice. Il s'agit de rapports portant des preuves de menaces de sanctions proférées antérieurement à l'encontre du président de la section syndicale, Nadjib Takkouche, et de pressions à caractère professionnel exercées contre d'autres membres de l'entité précitée.Menaces et hostilitésDès la première semaine de septembre, une réunion qui devait annoncer une nouvelle étape dans les rapports professionnels a failli dégénérer en rixe entre le maire et le président de la section syndicale, fort d'une plateforme de revendications où il était surtout question de droits des travailleurs bafoués. Le président de l'APC engagea sans surprise les hostilités en renvoyant vers les couloirs quelques-uns de ses hôtes, pour passer ensuite à des reproches injurieux et couronner avec véhémence par un «c'est moi le patron, allez vous plaindre à qui vous voulez», pour en venir ensuite aux mains.Les revendications qui devaient être débattues ce jour-là concernaient, entre autres, le recrutement et l'avancement sélectif, des changements de position de certains employés dans l'opacité, les retards dans le traitement des salaires et autres arriérés, l'humiliation dont sont victimes les fonctionnaires de l'APC, le manque de moyens d'hygiène et de protection contre les accidents de travail, le népotisme, les décisions unilatérales du maire.La réunion avortée ne décourage pas les syndicalistes qui ont transmis, le même jour, leurs doléances au représentant du wali. Lequel wali chargera l'inspecteur général du suivi de ce dossier. Au rythme où s'enchainent les événements à l'APC, le conflit prendra, à coup sûr, d'autres dimensions puisque d'autres fonctionnaires qui n'ont aucune obédience syndicale menacent de dévoiler des dossiers compromettants.
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Posté Le : 28/09/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abderrahmane Djafri
Source : www.elwatan.com