Hors du stade, le match derby entre le RC Kouba
et le Nasr Hussein-Dey a
tourné à la guerre inter-quartiers. Une bataille
absurde annoncée depuis plusieurs jours et que les responsables - notamment
ceux du RCK - auraient dû éviter.
Le passage pédestre situé devant la maison de la presse Abdelkader Safir, au Panorama, à la «frontière» entre les communes de Kouba et d'Hussein-Dey, a été le
théâtre de grandes scènes de violence entre les forces de police et des
supporters en furie de l'équipe du Nahd (Nasr Hussein-Dey). Ces supporters,
dont beaucoup munis de billets, ont été empêchés par les fans du RCK d'accéder
au stade. Devant la montée des tensions et des violences, les forces
antiémeutes sont intervenues pour séparer les protagonistes et repousser les
supporters du NAHD vers… Hussein-Dey. De quoi
susciter la furie de centaines de jeunes qui s'en sont pris aux voitures
stationnées dans le quartier «Noble-Terre» qui jouxte
le stade de Kouba. Le portail de la nouvelle piscine
de Kouba a été détruit par la foule des supporters en
colère.
Les forces de l'ordre sont parvenues à repousser les supporters du Nahd jusqu'au niveau du passage (un escalier) menant vers
la maison de la presse Abdelkader Safir. Là, on a
assisté à des batailles rangées avec des flux et des reflux entre manifestants
et policiers. Ces derniers semblaient démunis de gaz lacrymogènes et n'avaient
que leurs matraques pour faire face au déluge de pierres qui s'abattaient avec
une incroyable violence sur leur bouclier. Certains policiers en étaient
réduits à ramasser les pierres pour les jeter sur les émeutiers en colère.
No pasaran
L'espace situé à l'entrée de la maison de la presse a été l'enjeu de la
bataille qui a duré plusieurs heures. La position a été «conquise» à plusieurs
reprises par les émeutiers avant d'être regagnée par les forces de l'ordre qui
ont fini, après plusieurs efforts, par repousser les jeunes vers leur quartier,
à Hussein-Dey ou Leveilley.
Au passage, un camion Iveco du journal Echourouk, stationné devant la maison de la presse, a été
incendié. On déplorerait des dizaines de blessés. On pouvait voir des policiers
apporter de l'aide à un collègue qui semblait particulièrement éprouvé et avait
des difficultés à marcher. Ce n'est pas la première fois qu'un match derby se
déroulant à Kouba se transforme en guet-apens, les
supporters de l'équipe locale empêchant ceux de l'équipe adverse d'aller au
stade. C'est pratiquement le même scénario de «no pasaran»
d'un match entre le RCK et El-Harrach qui a tourné, en 2008, à la bataille
rangée. Le match derby était l'objet de toutes les appréhensions. Elles ont été
confirmées.
La rumeur veut que les services de
police aient saisi la veille des chiens méchants (pitbull) à des supporters koubéens qui se préparaient à faire un «bon accueil» aux
voisins d'Hussein-Dey. On déplorerait des dizaines de
blessés dans ces affrontements que la police antiémeute a gérés en évitant
constamment d'aller vers l'escalade. Une journée de guerre inter-quartiers
de trop. Les dirigeants de Kouba - y a-t-il un comité
de supporters ? - devraient sérieusement réfléchir au moyen d'éviter une
répétition de ces situations. Un jeune d'Hussein-Dey
ou de Maqaria a le droit d'aller voir un match à Kouba qui n'est pas une terre étrangère. La «guerre inter-quartiers» d'hier était d'autant plus scandaleuse que
tous ceux qui habitent Kouba et Hussein-Dey
la voyaient venir.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 21/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Saadoune
Source : www.lequotidien-oran.com