Algérie

Les "sulfureuses" péripéties tuniso-libyennes de SNC-Lavalin à l'index



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Les relations de SNC-Lavalin avec la famille Ben Ali en Tunisie et avec le régime de Mouammar Kadhafi en Libye sont évoquées dans les journaux québécois. La grande entreprise canadienne très présente au Maghreb a pris publiquement ses distances à l'égard d'employés liés à Belhassen Trabelsi, Sakher El Materi et les Kadhafi.
L'affaire qui défraie la chronique implique Riadh Ben Aissa un ancien responsable de la firme canadienne SNC-Lavalin soupçonné d'avoir illégalement aidé Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ex-président tunisien, Zine El-Abidine Ben Ali. La justice fédérale a déposé une requête pour obtenir des documents saisis au bureau de Donald Kattan, l'avocat montréalais de Belhassen Trabelsi. La demande de levée des scellés apposée sur les documents saisis au bureau de cet avocat pourrait démontrer l'implication de Me Kattan dans le transfert de fonds du Liban dans des comptes de la Banque Nationale en faveur de Belhassen Trabelsi et le paiement de loyers à Montréal pour le compte de ce dernier, en violation de la loi sur le blocage des biens des dirigeants corrompus. Des journalistes de la radio canadienne ont recueilli, sous couvert de l'anonymat, les confidences d'employés de SNC-Lavalin qui dénoncent les agissements de Riadh Ben Aïssa, vice-président directeur de la division construction, qui aurait été licencié vendredi dernier. Ben Aïssa, qui a travaillé plus de 25 au sein de l'entreprise dément avoir démissionné. Il a attaqué son ancienne entreprise qui aurait eu recours à une «formulation tendancieuse» et des «insinuations trompeuses» laissant croire qu'il aurait été renvoyé.
La résidence d'El Materi à Westmount
Ben Aïssa assure avoir démissionné de son poste de vice-président directeur de SNC-Lavalin. La mise en cause de Riadh Ben Aïssa intervient à la suite de celle de Kébir Ratnani vice-président principal, Développement des affaires, Afrique du Nord et Moyen-Orient de SNC-Lavalin. Kébir Ratnani serait le mandataire pour gérer la luxueuse résidence à Westmount, quartier huppé de Montréal de Sakher el-Materi, gendre du président tunisien déchu. L'ex « tycoon » tunisien réside actuellement à Doha, au Qatar. Selon la presse montréalaise, Kebir Ratnani, qui était l'un des collaborateurs de Ben Aïssa, soutient que SNC-Lavalin était informée de la nature de sa relation avec Sakher El Materi. La société d'ingénierie dément catégoriquement les assertions de Ratnani. La chargée de communication de SNC-Lavalin, soutient que c'est sur une base strictement personnelle que M. Ratani a accepté la procuration. Dans un mail adressé aux journaux, Lavalin prend nettement ses distances avec ses deux anciens employés « Si une discussion a eu lieu entre Kébir Ratnani et Riadh Ben Aissa à ce sujet, cela s'est effectué entre deux individus, et non au nom de l'entreprise. Nous pouvons vous confirmer que SNC-Lavalin n'est et n'a nullement été impliquée dans cette situation ».
Lavalin prend ses « distances »
Tard jeudi soir, la firme québécoise a diffusé un communiqué annonçant le départ de ces deux cadres et admettant que la conduite de certains employés avait «alimenté l'opinion publique». SNC-Lavalin a aussi réitéré que tous ses employés devaient respecter son Code de déontologie. La formulation a fait sourire dans certains milieux au Maghreb ' Arrivé au Canada avec sa famille le 20 janvier 2011, au lendemain de la chute du régime, Belhassen Trabelsi doit se présenter devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié le 23 avril. Il fait face à une mesure de renvoi pour manquement à l'obligation de résidence au Canada, une condition essentielle au maintien de son statut de résident permanent. Fin décembre, quelques semaines avant la chute du clan Ben Ali, SNC-Lavalin a obtenu un contrat de 340 millions de dollars pour la conception et la réalisation d'une centrale au gaz d'une puissance de 429 MW à Sousse. Le projet est toujours en cours. Par ailleurs, la radio publique canadienne CBC rapportait il y a peu, que Riadh Ben Aïssa aurait joué un rôle dans la fuite de Saadi Kadhafi, un des fils du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi. SNC-Lavalin a passé plus d'une décennie en Libye pour la construction d'un nouvel aéroport, d'une prison et de conduites d'eau, projets totalisant des milliards de dollars.
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