Algérie

Les structures sanitaires saturées



Après une accalmie de courte durée, la courbe des contaminations par le Covid-19 dans la wilaya de Béjaïa repart à la hausse depuis, notamment, le mois d'octobre dernier. En effet, les cas de Covid-19 connaissent une ascension fulgurante et inquiétante comme en témoigne le nombre d'hospitalisés, jusqu'à hier, dans les hôpitaux de Béjaïa, de Kherrata et de Sidi Aïch, pour ne citer que ces trois hôpitaux. Des structures sanitaires, déclarées par nos sources, sont saturées. Dans les deux hôpitaux de Béjaïa, Khelil-Amrane et Frantz-Fanon, quelque 157 malades atteints de Covid-19 ont été hospitalisés jusqu'à hier, selon Hafid Boudraham, surveillant médical au CHU Khelil-Amrane."Tous les services dédiés à l'hospitalisation des malades atteints de Covid aussi bien à Khelil-Amrane qu'à Frantz-Fanon sont complets. Même le service des urgences de 12 lits est complet à Khelil-Amrane", a-t-il affirmé, avant de préciser que "le service de réanimation de 14 lits est complet". Selon M. Boudraham, seuls les malades présentant des difficultés respiratoires sont admis à l'hôpital et les autres "sont renvoyés pour un confinement chez eux avec une prescription", avant de faire part d'une moyenne de 40 à 50 malades consultés par jour. À l'hôpital de Kherrata, la situation est tout aussi inquiétante qu'à Béjaïa. "Nous avons 45 hospitalisés dont 3 en réanimation", a déclaré Rachid Bahlouli, directeur de l'hôpital de Kherrata. Dans cet hôpital aussi, seuls les malades ayant des problèmes de respiration sont admis.
"On reçoit des malades de toutes les communes de la daïra de Kherrata et même des communes limitrophes de la wilaya de Sétif, Amoucha et Bouandas", a-t-il signalé, avant de tirer la sonnette d'alarme sur la propagation exponentielle de l'épidémie. Même topo à l'hôpital de Sidi Aïch où, selon une source hospitalière, le service Covid-19 est actuellement complet ainsi que celui des urgences.
Aussi, un deuxième service Covid-19 est ouvert depuis hier pour pouvoir accueillir les malades. "On reçoit de toutes les communes de l'ex-daïra de Sidi Aïch une moyenne de 40 malades. On garde uniquement les cas les plus graves. Actuellement, nous avons une cinquantaine de malades contaminés par le Covid-19 hospitalisés", indique cette source. Pis encore, il y a une trentaine de contaminés parmi les employés de l'hôpital, ajoute la même source. Dans tous ces hôpitaux, on craint la rupture d'oxygène. "Pour le moment, on fait face. Mais si la courbe de contaminés poursuit sa hausse, on risque de connaître une crise d'oxygène et l'épuisement du personnel soignant qui travaille sous pression", avertissent M. Boudraham et ses confrères des hôpitaux de Kherrata et de Sidi Aïch. Comme la courbe des contaminations, celle des décès prend, elle aussi, le mors aux dents.
"Du 1er octobre au 3 novembre 2020, nous avons enregistré pas moins de 75 décès au CHU Khelil-Amrane", indique M. Boudraham. Cette propagation de l'épidémie depuis le mois dernier ne s'explique, aux yeux de ces praticiens de la santé, que par le relâchement total de la population. D'où leurs appels au respect strict des mesures préventives par la population. Avec la deuxième vague intervenant en pleine rentrée scolaire, on craint le pire ici à Béjaïa.
L. Oubira


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