Algérie

Les statistiques et la réalité du terrain



Les statistiques et la réalité du terrain
Au ministère de la Solidarité nationale et de la Famille, tout le monde est convaincu que l'Etat fait beaucoup d'efforts envers les enfants à «déficience mentale».M. Labsari, directeur de l'éducation et de l'enseignement spécialisés au ministère de la Solidarité nationale et de la Famille affirme que son département prend en charge les enfants à besoins spécifiques âgés de 3 à 18 ans. «Cette année, on n'a pas encore arrêté les chiffres. Mais l'exercice précédent on avait 4167 élèves qui ont fréquenté nos établissements», indique-t-il en précisant que ces enfants sont répartis dans des classes selon le niveau d'éveil : éveil 1, éveil 2 et éveil 3.L'enseignement repose, explique-t-il, «sur trois pôles, à savoir l'autonomie, la socialisation et la communication. «Depuis 2012 avec la promulgation d'un nouveau statut des établissements, il y a une prise en charge précoce à partir de 3 ans», soutient M. Labsari qui évoque aussi l'arrêté de mars 2014 qui permet aux enfants présentant une déficience mentale d'accéder à l'école normale. «Il y a des problèmes», lâche notre interlocuteur. «Des parents acceptent mal que ces enfants soient dans la même cour de récréation que leur progéniture».Ce cadre responsable du ministère de la Solidarité nationale et de la Famille indique qu'une commission a été mise en place pour tester les capacités des enfants à intégrer une classe normale. Mais, en réalité, ce sont en fait des classes spéciales dans des écoles normales. Il y a aussi la création de classes spécialisées, indique M. Labsari qui fait savoir aussi que le ministère a élaboré un programme spécial pour la première année et un autre pour la deuxième primaire.«Il existe 400 classes», déclare notre interlocuteur qui met l'accent lui aussi sur «les problèmes d'encadrement, même si le ministère possède trois centres de formation d'éducatrices, d'auxiliaires de vie et d'assistantes sociales». M. Labsari a insisté sur l'effort du département de la solidarité qui a pris en charge à travers un enseignement spécialisé, en annonçant le chiffre de 24 115 enfants aux besoins spécifiques. «L'année précédente, ils étaient 18 000», selon lui. Pour montrer qu'il y a des efforts qui ont été accomplis par l'Etat, notre interlocuteur met l'accent sur la coordination avec le ministère de l'Education nationale.«C'est un acquis», dit-il. «On a fait des efforts selon les moyens en notre possession», précise-t-il avant d'avouer le manque d'encadrement spécialisé. Selon lui, «le ministère de la Solidarité nationale a fait appel aux jeunes employés dans le cadre de ce qu'on appelle la prime d'insertion des diplômés. Mais, admet-il, le secteur ne recrute plus». Et c'est ce qui rend encore plus difficile la prise en charge des enfants, non seulement ceux porteurs de trisomie, mais aussi ceux qui souffrent d'autres handicaps.Ces derniers jours, la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille Mounia Meslem elle-même a indiqué qu'il y a eu la création de 11 nouvelles classes spécialisées au profit des enfants à déficience mentale. Elle a souligné aussi que l'Etat «n'abandonnera pas et ne renoncera pas» à sa politique sociale en dépit de la situation économique difficile que travers le pays. Seulement, la réalité est tout autre. Au sein de son département, il y a aussi une idée qui fait son chemin, celle d'autoriser le privé comme dans le secteur de l'Education nationale de créer des écoles pour les enfants ayant des besoins spécifiques.


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