De notre correspondant à Oran
Mohamed Ouanezar
Des quartiers résidentiels, qui, jadis, faisaient la renommée d'El Bahia et constituaient sa fierté ne sont guère que de vastes conglomérats de commerces et d'ateliers inadaptés. On retrouvera, ainsi, des ateliers de mécanique et de tôlerie générale salissants et incommodants les riverains. Ces ateliers, qui mènent la vie dure aux habitants des cités résidentielles, côtoient de belles demeures, au milieu de familles respectables et respectées. Un tel anathème urbain n'a de sens que le laxisme dont ont fait preuve les pouvoirs publics, à travers leur absence et leur fuite en avant vis-à-vis des problèmes qui secouaient la cité des années durant. Et dire que les dispositions de loi régissent ces situations, les mesures et procédures qui doivent prévaloir dans la mise en service et l'exploitation de telles activités. Selon la réglementation en vigueur, l'ouverture de telles activités est soumise à une procédure rigoureuse, qui implique des mesures coercitives et des sanctions sévères en cas de violation de ses dispositions. Cela, à commencer par les enquêtes commodo et incommodo qui doivent faire l'objet d'un suivi rigoureux de la part des services concernés, notamment ceux communaux. De plus, les exploitants de telles activités sont tenus de respecter un certain nombre de formalités, notamment les autorisations des différentes directions sectorielles, dont la direction de l'environnement, l'urbanisme, la Protection civile, Sonelgaz, etc. Comment de telles activités aussi nocives et aussi nuisibles arrivent-elles à décrocher toutes ces autorisations indispensables à leur mise en service ' La question reste entière.
Les nuisances et tracas des stations de lavage
Mais ces nuisances hygiéniques, sonores, environnementales ne se sont pas arrêtées à ce seuil. Ces activités ont ouvert la voie à d'autres plus nuisibles et plus dévastatrices. Il s'agit des stations de lavage et de graissage qui pullulent dans les cités de la ville, transformant ou plutôt travestissant son visage et son esthétique traditionnels. On citera, à titre d'illustration, le prestigieux quartier résidentiel de Maraval, constitué, essentiellement, de somptueuses villas, qui s'est transformé, au fil du temps et par la force des choses, en un vaste atelier à ciel ouvert. D'un côté, les commerces de gros d'alimentation générale et de boissons qui n'apportent que nuisances et tracas aux habitants et à leur quartier. Et de l'autre, une prolifération tous azimuts des stations de lavage. Il suffit d'acheter une belle villa et d'ouvrir des garages en bas, d'y installer des robinets à jets puissants et le tour est joué. Les huiles et toutes sortes de lubrifiants sont jetés dans les caniveaux, au même titre que les rejets ménagers. Chaque année, c'est une moyenne de 80 à 160 stations de lavage qui sont mises en demeure ou carrément fermées, pour cause de pollution, nuisances multiples et autres violations des dispositions légales. Mais, elles sont toujours là, et elles prolifèrent même à une vitesse vertigineuse. Selon des estimations, non confirmées, Oran recèle de plus de 2000 stations de lavages légales et déclarées et d'autres activant en noir. C'est dire. La ville, en particulier, a besoin d'un nouveau schéma directeur d'aménagement urbain et d'activités.
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Posté Le : 20/03/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : O M
Source : www.latribune-online.com