Algérie

Les splendeurs d'une merveille architecturale



Les splendeurs d'une merveille architecturale
La première émission philatélique sur le thème de l'art musulman a vu le jour le 25/2/1967. ?uvre du grand peintre Ali Ali-Khodja, la série a consacré trois timbres à trois sites : le minaret de la Kalaâ de Beni Hammad, les Fouilles de Sedrata et le Musée du Bardo.Ce dernier, illustré sur un timbre de 0,35 DA tiré à 965 000 exemplaires, est l'une des plus belles curiosités à visiter à Alger. Situé tout en haut de la rue Didouche Mourad, le palais du Bardo est l'une des rares demeures toujours bien conservées, parmi les belles constructions des Coteaux de Mustapha, situées autrefois en dehors de la ville d'Alger, et qui servaient de résidences d'été. Par manque de sources et de documents, on ne sait pas trop de choses sur l'histoire de ce lieu pittoresque entouré de verdure et de jardins luxuriants.Dans son livre Alger, chronique urbaine (éditions Bouchène 2001), Jean-Jacques Deluz donne des éléments sur l'histoire du Palais du Bardo, en citant l'étude réalisée par Lucien Golvin intitulée «Palais et demeures d'Alger à la période ottomane» (Edisud, Aix-en-Provence, 1988). L'on saura que la demeure été construite au XVIIIe siècle par un riche notable tunisien exilé, Mustapha Ben Omar, ou le prince Omar. L'histoire de ce dernier et les circonstances qui l'ont mené à construire ce palais sont encore un mystère. Selon les archives du Musée du Bardo, l'historique de la villa révèle qu'elle a été tour à tour propriété de plusieurs personnes, dont MM. Lichetlin en 1846, Baccuet en 1851, Grauby en 1868, puis Mme Aziza Fao, fille de Bacri en 1874. Peu d'informations sont parvenues sur les conditions d'acquisition des lieux par ces propriétaires. En 1875, la villa devient la propriété d'Ali Bey, Agha de Biskra. Homme fortuné au goût très raffiné, il réalisa des transformations dans la bâtisse, sans toucher à son originalité.On lui doit les fresques et les faïences d'une très grande qualité importées de Delft, en Hollande, de Tunisie et du Maroc, d'Iran et de Turquie. Ali Bey enrichit les jardins de plantes tropicales et d'arbres familiers, et réalisa des aménagements dans la partie basse de la villa. En 1879, Ali Bey vendit la villa à Pierre Joret, dans des circonstances qui demeurent encore inconnues. Le nouveau propriétaire, grand passionné de musique et d'arts, aménagea au premier étage une grande salle d'ethnographie qui a abrité des concerts de Camille Saint-Saën. Joret enrichit la villa du Bardo de collections précieuses et réalisa lui aussi des modifications.On lui attribue des passages taillés dans les murs dans la partie basse, ainsi qu'une salle donnant sur la cour supérieure. A la mort de Joret, la villa revenait à Mme Fremont, sa s?ur et seule héritière. Le palais du Bardo sera acquis finalement en 1926 par l'Etat français, qui en fera un musée d'Ethnographie et de préhistoire en 1930, après la construction d'une extension en contrebas du jardin. Le Musée national du Bardo sera classé monument historique le 1er septembre en 1985. Le site reçoit annuellement des milliers de visiteurs qui viennent découvrir les splendeurs d'une merveille architecturale, avec sa belle cour au sol de marbre, abritant le pavillon de la favorite du patron des lieux, ainsi que le fameux Diwan où l'on organisait les fêtes. La villa située dans la partie droite du palais est une autre curiosité avec ses pièces agrémentées d'arcs et de colonnes torsadées, ses petites cours, ses fontaines, ses couloirs, ses portes en bois sculpté, ses escaliers, ses murs décorés en belle faïence, mais aussi sa cuisine et sa salle de bains. Une véritable promenade architecturale dans un lieu enchanteur.


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