Algérie

Les spéculateurs pointés du doigt



Nouveau coup dur pour les consommateurs algériens. Les denrées alimentaires de première nécessité connaissent depuis le mois d'octobre dernier des hausses assez fortes pour être remarquées. Des augmentations qui touchent la quasi-totalité des produits, et même ceux qui sont fabriqués localement à l'image des pâtes alimentaires et du couscous. Ces deux produits se font d'ailleurs de plus en plus rares dans les magasins d'alimentation générale, notamment, et dans les supermarchés.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - C'est le constat général, les prix des produits qui composent la base alimentaire de la population sont en constante hausse. Beaucoup de commerçants confirmeront cette tendance en attestant avoir apporté quelques modifications sur la liste des prix des produits de large consommation. Produits qui étaient jusque-là épargnés mais qui font aujourd'hui partie de l'éventail des denrées concernées par cette nouvelle flambée des prix. On parle du lait, du café, du sucre, des ?ufs, de l'huile, des pâtes et du couscous.
La hausse varie d'un produit à un autre avec en moyenne une différence allant de 5 DA à 30 DA. On citera la brique de lait qui a augmenté de 10 DA, ou encore la bouteille d'huile végétale dont le prix connaît une hausse qui varie entre 5 DA et 10 DA. Pour le cas des pâtes alimentaires et du couscous, on remarque aisément que leur présence dans les rayons des magasins diminue de plus en plus. Une situation qui amplifie les craintes des consommateurs qui s'attendent à une potentielle pénurie de ces produits dont ne peuvent se passer la plupart des ménages algériens.
Si beaucoup de professionnels expliquent cette hausse des prix généralisée par la dévaluation du dinar face au dollar et à l'euro, ils jugent inconcevables qu'on opère des augmentations sur des produits fabriqués localement. Abondant dans ce sens, le président de la Fédération des consommateurs, Zaki Hariz, a indiqué que plusieurs raisons sont à l'origine de cette hausse des prix des produits de large consommation.
Pour lui, le problème est que « notre souveraineté alimentaire repose sur des bases à peine visibles ».
Evoquant la dépendance alimentaire de l'Algérie, il rappelle que « les importations représentent 60% de notre marché », faisant remarquer que nous sommes à la merci des cours mondiaux. D'après lui, la fluctuation du dinar est en grande partie à l'origine des augmentations des prix de certains produits.
Prenant l'exemple de la poudre de lait, il explique que le produit est acheté sur un marché international caractérisé par une instabilité perceptible, l'acquéreur se retrouve par conséquent avec une différence à combler. Les prix sont donc systématiquement revus à la hausse dans le marché local. « Bien sûr, c'est le consommateur qui paie la facture », a-t-il précisé. Il en est ainsi pour de nombreux produits de large consommation, enchaîne-t-il.
Zaki Hariz juge par contre qu'en ce qui concerne les pâtes alimentaires, le couscous et autres produits à base de blé, les augmentations ne sont pas du tout justifiées. « Ce genre de pratique ne relève ni plus ni moins que de la spéculation », a-t-il tranché. En sachant que c'est l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui cède le blé dur subventionné aux semouleries pour la transformation. « Je ne vois aucune raison qui pourrait donc justifier une quelconque hausse », a-t-il avancé.
Le président de la Fédération des consommateurs souligne, par ailleurs, que les quantités de plus en plus réduites de pâtes alimentaires et de couscous sont probablement liées au fait de la fermeture de l'usine de Amor Benamor. Cela a malheureusement laissé le champ libre aux spéculateurs qui « attendaient visiblement le moment opportun pour en profiter », conclut-il.
Outre les pâtes et le couscous, les fruits et légumes de saison font également l'objet d'une hausse des prix depuis des semaines. Chose étonnante lorsqu'on sait qu'une bonne partie est cultivée sur les terres algériennes. Cette envolée des prix de divers produits se conjugue à un contexte économique fragile accentué par les retombées de la pandémie de Covid-19.
M. Z.


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