Algérie

Les spéculateurs pointés du doigt 30.000 tonnes de pomme de terre stockées dans une seule wilaya



La hausse des prix de la pomme de terre, oscillant actuellement entre 55et 80 dinars le kilo, est toujours d'actualité au point où le sujet s'invitedans toutes les déclarations des responsables du secteur de l'agriculture et decelui du commerce. Pour apaiser les esprits, nos responsables ne ratent aucuneoccasion pour annoncer une baisse du prix de la reine des tables à partir deseptembre. Après les assurances des deux ministres de l'Agriculture et de celuidu Commerce ainsi que des membres de l'UGCAA, c'était dimanche le tour duprésident de la chambre nationale de l'agriculture, M. Ould El Hocine, qui adéclaré à la presse à partir d'El-Khroub à Constantine que les prix de la pommede terre vont chuter à 40 voire 35 dinars le kilo dès le mois de Ramadhanprochain. M. Ould El Hocine a assuré qu'il suffit seulement d'une productionlocale de 100.000 tonnes de pomme de terre pour rééquilibrer le marché etpermettre une baisse sensible des prix au détail. Une production locale de100.000 tonnes devra, selon ce dernier, mettre fin à la spéculation, du moinsprovisoirement, qui touche cette «grosse» légume. Cependant, ce chiffre de100.000 tonnes avancé par la chambre d'agriculture pour que les prix reviennentà des seuils tolérés et accessibles pour les petites bourses ne fait pasl'unanimité. En effet, la semaine dernière, le ministre du Commerce, M. ElHachemi Djaaboub, avait soutenu qu'il faut assurer 400.000 tonnes pour lestrois mois à venir pour espérer avoir une baisse des prix de ce légume. Leministre avait affirmé qu'il faut «assurer pour les mois d'août, de septembre,d'octobre et jusqu'à la mi-novembre, début de la campagne de récolte de lapomme de terre, la disponibilité de 400.000 tonnes de ce produit de base». Ilavait souligné que «tout dépend de la production locale» pour la régularisationdes prix de ce légume tout en ajoutant que l'importation de la pomme de terren'est pas à écarter pour régler définitivement cette crise.Malgré une hausse des prix de la pomme de terre sur le marchéinternational, ils restent, néanmoins, abordables par rapport à ceux pratiquésactuellement sur le marché local. Ainsi, le prix d'un kilo de pomme de terre deCanada est de 0,18 dollar, l'équivalent de 18 dinars, mais après le calcul desfrais de transport et de dédouanement le kilo revient entre 25 et 28 dinars. Leprix au détail de la pomme de terre importée ne peut excéder les 45 dinars, cequi est largement abordable. Selon les chiffres officiels communiqués par leministre, 25.000 tonnes de pomme de terre ont été importées à ce jour, maiscette quantité reste insuffisante pour influer sur les prix actuels et régulerun marché où la spéculation a fini par imposer ses règles.M. Ould El Hocine a, par ailleurs, appelé les importateurs de la semencede la pomme de terre à respecter le cahier des charges de cette activité,notamment en important des semences d'excellente qualité et qui résistent auxinfections parasitaires comme le mildiou qui a ravagé la récolte de saison decette année. Selon ce dernier, 75.000 tonnes ont été importées, cette année, enprovenance de plusieurs pays européens et du Canada par 150 entreprises agrééeset spécialisées en matière d'intensification de la semence de pomme de terre.Abordant les causes de la hausse spectaculaire des prix de la pomme de terrequi avait frôlé, ces derniers mois, la barre des 90 dinars le kilo, il aexpliqué cette situation par une diminution de la surface consacrée à laculture de ce légume et à la flambée des prix de la semence, dont le kg estpassé de 45 à 180 dinars, ce qui s'est répercuté sur le coût d'exploitation del'hectare. Il a aussi accusé certains propriétaires de chambres froides derecourir à la spéculation en stockant des milliers de tonnes de ce produit pourcréer la tension dans les marchés.Selon M. Ould El Hocine, il existe 30.000 tonnes de pomme de terrestockées dans des chambres froides par des spéculateurs au niveau d'une seulewilaya du pays. Le conférencier a également justifié la hausse des prix par lesravages causés à des milliers d'hectares dans les wilayas de l'Ouest du pays, notammentà Aïn Defla, Chlef, Mostaganem et Mascara, par le mildiou.


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