Entre grossistes véreux et détaillants mercantilistes, le citoyen subit le diktat d'un marché qui va dans tous les sens, favorisé par l'incapacité des pouvoirs publics à intervenir efficacement.Les citoyens, inquiets de l'évolution de la situation sanitaire induite par le coronavirus, se retrouvent confrontés à la flambée des prix de presque tous les produits de première nécessité. Pourtant, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a assuré qu'il est inutile de paniquer et de stocker des produits alimentaires, vu que ces produits, disponibles sur le marché et en stock, couvriront les besoins de plus d'une année.
Le ministre a même promis de "combattre ce groupe dans les divers marchés et villes, afin de purifier le monde du commerce de cette catégorie qui exploite les circonstances pour sucer le sang de ses frères". Contacté hier, le ministère du Commerce a indiqué que face à cette situation, le ministre a procédé à l'installation, mardi, d'une commission de veille et de suivi du développement et des répercussions du coronavirus sur le secteur du commerce.
Cette commission, qui se réunira quotidiennement sous la supervision du ministre, a pour mission de suivre les conditions d'approvisionnement des citoyens en produits de large consommation à travers tout le territoire national et de prévoir et d'anticiper les cas pouvant induire une perturbation de l'approvisionnement du marché.
Cette commission, a ajouté notre interlocuteur au ministère du Commerce, est également chargée de proposer des mesures coercitives à l'encontre des spéculateurs. Ces mesures prises et les déclarations du ministre du Commerce n'empêchent pourtant pas la ruée vers les produits alimentaires dans les grandes surfaces et encore moins la flambée des prix dans beaucoup de marchés. Une flambée des prix qui agace les consommateurs et surtout les ménages aux faibles revenus.
Après avoir touché certains produits d'entretien et d'hygiène (gel hydroalcoolique et bavettes), la flambée des prix s'est étendue aux produits alimentaires de première nécessité. Ainsi, l'on a constaté, ces derniers jours, une hausse sensible des prix de certains produits phare dans la consommation des familles algériennes, à l'instar de la pomme de terre qui a dépassé les 110 DA dans certaines régions, alors qu'elle s'échangeait, il y a quelques jours, au mieux à 45 DA. Pour ne citer que ce cas, la flambée des prix de la pomme de terre est révélatrice du haut degré de la spéculation dans notre pays.
En effet, l'Algérie a connu au début de l'année une surproduction de pommes de terre qui avait mis à mal les producteurs et qui avait contraint les pouvoirs publics à activer le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) pour le stockage de l'excédent de pomme de terre et sa remise sur le marché durant ce mois de mars. Partant de là, cette flambée des prix de la pomme de terre est à la fois incompréhensible et inacceptable.
Pris en étau entre grossistes véreux et détaillants mercantilistes, le citoyen subit le diktat d'un marché qui va dans tous les sens, favorisé par l'incapacité des pouvoirs publics à intervenir efficacement. Le même constat est fait à travers tout le territoire national. D'Est en Ouest, les prix sont dans une illogique tendance haussière.
Saïd Smati
Posté Le : 19/03/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : SMATI Saïd
Source : www.liberte-algerie.com