Algérie

Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme Plus de 4.000 chiens «dangereux» recensés



La sonnette d'alarme a été tirée, hier, par les spécialistes qui ont animé la journée d'information et d'évaluation sur les zoonoses, organisée par la direction de la Santé et de la population à la salle hémicycle de la wilaya. Selon le Dr Bentabet, qui a animé une communication sur l'épidémiologie des maladies émergentes et réémergentes, « les zoonoses représentent 25 % des maladies à déclaration obligatoires. La mise en place en 1984 du comité national de lutte contre ces maladies, n'a pas donné les résultats attendus ». « Chaque année, l'Algérie enregistre entre 20 et 30 cas de rage et 1.500 cas de leishmaniose », a-t-il ajouté. Pour ce qui est de la wilaya d'Oran, 2.489 cas de maladies à déclaration obligatoire ont été enregistrées en 2007 dont 62 % de cas de tuberculose (1.549 cas), 16 % de méningite (plus de 400 cas) et 5 % de zoonoses (environ 125 cas). Durant la même année, il a été recensé 212 cas d'intoxication alimentaire collectives, 112 cas de fièvre boutonneuse méditerranéenne. D'autre part, durant les huit dernières années, 77 cas de brucellose humaine, 12 cas de kystes hydatiques et 9 décès de rage humaine. Le pic a été atteint en 2005 avec trois décès. Cette rencontre été également l'occasion de faire une évaluation septennale sur la lutte antirabique. Selon Mme Belarbi, responsable du service de la prévention de la direction de la Santé « la wilaya d'Oran compte environ 4.000 chiens dangereux (selon des estimations des services de wilaya). Durant la période allant de 2000 à 2006, 19.253 cas de morsures ont été enregistrés dans la wilaya d'Oran, avec une moyenne de 2.748 cas par an dont 53 % des cas dans la commune d'Oran. Les chiens errants sont responsables de 70 % des cas de morsures ». L'intervenante a mis l'accent sur le rôle de l'abattage des chiens errants dans la diminution du nombre de cas de morsures. A titre d'exemple en 2004, les services des APC avaient abattu 1.927 chiens, ce qui a ramené le nombre des cas de morsures à quelque 1.700 cas soit une diminution de 880 cas par rapport à la moyenne annuelle et un gain de 1,8 million de dinars. L'année dernière, un enfant âgé de six ans originaire de la commune de Boutlelis a trouvé la mort après avoir été mordu, ainsi qu'un autre enfant âgé de 5 ans. En 2007, plus de 3.000 cas de morsures ont été enregistrés à Oran, avec un pic durant le mois d'août avec 389 cas. Durant la même période 566 chiens ont été abattus. Les mêmes statistiques font ressortir que dans 19 % des cas, les morsures étaient profondes et qu'il s'agissait de chiens errants dans 67 % des cas. Dans 68 % des cas, les victimes sont de sexe masculin et elles sont âgées de moins de 19 ans dans 39 % des cas. A défaut d'abattage et de capture, plusieurs régions de la wilaya d'Oran connaissent une prolifération inquiétante de chiens errants. Du côté de la fourrière canine d'Oran qui compte quelque 70 cages, on nous dit que la capture des chiens n'a pas été interrompue. Cependant, il y a un problème de manque d'un produit chimique utilisé pour l'abattage de ces animaux sauvages. C'est ainsi qu'en 2007, 1.007 chiens errants ont été capturés dont 56 % ont été abattus par les services de fourrière canine. La rage est une maladie fatale à 100 % et sa prévention reste le seul traitement efficace, par une prise en charge correcte et précoce des cas de morsures dont le nombre avoisine les 40.000 cas annuellement et le nombre de cas de rage varie entre 20 et 40 cas. C'est la seule maladie qui bénéficie d'une vaccination post-exposition à la fois préventive et curative. Selon les spécialistes, la vaccination ne devrait jamais être interrompue, car le choix qu'il y aurait à faire, entre ces réactions post-vaccinales mal supportées et le risque de rage clinique dont le décès par rage, paraît évident et sans équivoque. A Oran, la prise en charge des cas de rage coûte environ 6 millions de dinars au trésor public.


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