Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme

Les spécialistes des sites historiques tirent la sonnette d'alarme quant à l'état inquiétant de la vieille ville de Mila. Des voix d'archéologues se sont élevées ce jeudi, à l'occasion d'une conférence scientifique dédiée à la ville antique de Mila pour dire leur refus par rapport au peu d'attention accordé à cette cité millénaire.Mme Moukrani, directrice d'un musée algérois, a appelé, à l'issue de son intervention à la conférence, l'ensemble des parties concernées par la protection de la ville d'agir dans l'immédiat pour préserver ses monuments.
L'intervenante, qui a présenté une communication intitulée "Les portes du vieux Mila", indique que des patios, des colonnes, des fontaines et même des édifices entiers ont disparu de la ville. Faisant un tour d'horizon des monuments qui se sont complètement effacés du paysage de la cité, elle citera Djamaâ El-Hamsala, Djemaâ Arrahmane et Aïn Zruqya. À propos du premier édifice énuméré, l'oratrice affirme : "Cette mosquée était devenue la plus importante de la ville de Mila après la transformation, par les Français, de la mosquée centrale en hôpital." S'appuyant sur des cartes anciennes, la conférencière mettra en exergue, par ailleurs, les différents monuments qui font actuellement l'objet de dégradations en lançant un appel aux amis de la ville et aux autorités afin qu'ils interviennent pour mettre un terme à ce phénomène. "Il faut agir dans l'immédiat, il y a péril en la demeure, car le phénomène de la dégradation de la ville s'accélère." Dans ce sens, elle précisera que des ruelles comme celles de Sidi Saâdoun, El-Markez, ainsi que des arcades et des patios de maisons sont sérieusement menacés de disparition au regard de l'état d'abandon dans lequel ils se trouvent actuellement. Inscrite en doctorat à l'université parisienne de la Sorbonne, l'oratrice, qui est la directrice du musée El-Bahri d'Alger, prépare sa thèse sur le vieux Mila. La directrice du Musée national Cirta de Constantine et Ramdane Aïbèche, professeur à l'université Mentouri, ont également participé à cette conférence organisée par l'association Les amis du vieux Mila.
Kamel B.