Algérie

Les spécialistes sonnent l'alarme



L'épidémie de coronavirus a révélé que le diabète et l'obésité nécessitent une prise en charge urgente, car la prise de poids n'est plus considérée comme étant un facteur de risque, mais est désormais déclarée en Algérie comme une maladie à part entière.Au-delà des dommages collatéraux qu'elle continue d'occasionner, l'épidémie de coronavirus a révélé aussi que le diabète et l'obésité nécessitent une prise en charge urgente et exceptionnelle en ces temps de crise sanitaire, car la prise de poids n'est plus considérée comme étant un facteur de risque, mais est désormais déclarée en Algérie comme une maladie à part entière. Ce constat inquiétant a été dressé, hier à Alger, à l'occasion d'une journée d'information dédiée aux maladies associées à la Covid-19.
En effet, les médecins spécialistes en médecine interne qui se sont succédé à la tribune se sont alarmés quant aux facteurs maladies, en l'occurrence le diabète et l'obésité, lesquels ont exacerbé la crise sanitaire induite par la Covid-19. Organisée par le groupe pharmaceutique Novo Nordisk, la rencontre se décline comme une nouvelle alerte contre le choc entre la Covid-19, le diabète et l'obésité.
Le Pr Rachid Malek, chef de service de médecine interne au CHU de Sétif, a, dans ce contexte, exposé un tableau assez exhaustif sur la corrélation "étroite" entre l'épidémie de Covid et les deux autres maladies qui l'aggravent, à l'effet de prévenir d'éventuelles complications post-Covid. Les récepteurs du Covid-19 se situent en fait dans tout ce qui est gras. Chiffres à l'appui même s'ils datent de 2017, le conférencier a assuré que la situation risque de s'aggraver dans les prochaines années, à défaut d'un programme national de lutte contre la pandémie d'obésité notamment.
"L'enquête Step Weise de l'OMS de 2017 a révélé que plus de 14% de la population adulte, âgée entre 18 et 69 ans, souffre du diabète, soit plus de 4,5 millions d'Algériens sont diabétiques, soit une progression de près de 80% par rapport aux indicateurs révélés par l'enquête de l'OMS de 2003", a indiqué le Pr Malek.
Quant à la pandémie d'obésité, il y a lieu de savoir que 21,8% de la population adulte est déclarée obèse, soit 8 millions d'Algériens qui souffrent de surpoids. Pour l'intervenant, ces chiffres, en l'absence d'une véritable politique nationale de prévention, sont appelés à se démultiplier dans les prochaines années.
"Si on n'agit pas aujourd'hui, l'Algérie risque de compter à partir de 2040 plus de 8 millions de diabétiques. L'heure est vraiment grave", s'alarme-t-il. Pour revenir à la collision des trois pandémies, le Pr Nassim Nouri, chef de service d'endocrinologie au CHU de Constantine, a affirmé sans ambages que les diabétiques et les obèses deviennent plus vulnérables face à la Covid-19, d'autant que le point commun partagé par les trois pathologies désignées est l'atteinte de tous les organes du corps.
"Ce n'est pas seulement le diabète qui affecte le pancréas, mais la Covid aussi." Il a révélé ainsi des chiffres qui font froid dans le dos. "Plus de 30% des patients hospitalisés pour la Covid décèdent parce qu'ils souffraient de diabète et 40% souffraient d'obésité", a révélé le Pr Nouri. Il faut souligner enfin que le coronavirus a déjà métamorphosé le paysage de la santé, en attendant le bilan du syndrome post-Covid.

H. H.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)