Algérie

Les spécialistes se penchent sur la problématique


Sur les 8 millions de personnes qui résident dans des zones d'ombre, 80 000 sont des personnes autistes, selon le pourcentage avancé par Pr Bekou Seddik, lequel a révélé que pour la seule wilaya de Aïn Témouchent il existe environ 5000 autistes sur les 500 000 âmes que compte la wilaya.La FNAA (Fédération nationale algérienne de l'autisme) a pris l'initiative, mercredi 30 juin, d'organiser un colloque national dans la wilaya de Aïn Témouchent pour tenter de disséquer le phénomène de la prise en charge des enfants autistes du préscolaire et d'apporter des réponses à des questions qui, jusque-là, étaient en suspens, aussi bien chez les parents que chez les spécialistes. En effet, les participants aux travaux de ce regroupement d'envergure, venus des quatre coins du pays, se sont penchés sur les mécanismes de prise en charge de l'enfant du préscolaire avec pour slogan ''Emmène-moi vers un lendemain radieux''.
Pas moins d'une dizaine de communications étaient au programme de ce colloque, en plus des travaux qui s'étaient déroulés en trois ateliers. Juste après l'allocution d'ouverture prononcée par Mohamed Moumen, wali de Aïn Témouchent, et un préambule sur l'autisme présenté par Pr Bekou Seddik du service médico-psychologique pédiatrique de l'hôpital de Chéraga (Alger) ainsi qu'une intervention du représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports qui a tracé les contours de la prise en charge de cette frange de la société, les travaux ont débuté avec une communication signée Dr Azzizou Abderrahmane, enseignant universitaire à l'université de Bouzaréah (Alger) et chargé de le gestion de la commission sociale auprès de la fédération, intitulée "Analyse de l'environnement social de l'autisme en Algérie".
Ce dernier a présenté une étude sur la situation sociale de l'autisme en Algérie sur la base des avis des parents à travers un sondage électronique qui a été publié sur les réseaux sociaux pour une période de trois mois, où les parents ont été invités à participer à la description de l'autisme en attendant la phase des analyses. L'étude qui a touché 683 personnes s'est attaquée aux points forts et faibles des parents afin de connaître les difficultés qui se dressent devant eux à travers 46 questions réparties en cinq grands axes. Ce qui permettra de faire des propositions sur une base scientifique. L'étude a fait ressortir l'existence d'un manque de confiance entre les parents et les spécialistes ainsi que l'absence d'engouement pour les centres de prise en charge des autistes pour diverses raisons, dont l'éloignement et le facteur temps. L'étude a aussi relevé qu'elle était limitée en raison de l'absence d'un fichier national de renseignements sur la société et les familles.
À travers cette étude, l'on a proposé un projet stratégique en "5 défis", dont l'inclusivité, la gratuité, l'intervention précoce sur des bases scientifiques, la prévention et le travail continu. Aussi, l'intervenant a tenu à rappeler que sur les 8 millions de personnes qui résident dans des zones d'ombre, 80 000 sont des personnes autistes, selon le chiffre avancé par Pr Bekou Seddik, lequel a révélé que pour la seule wilaya de Aïn Témouchent il existe environ 5000 autistes sur les 500 000 âmes que compte la wilaya. Dans le même sillage, Merbouh Hadi, président de la FNAA, a avancé le chiffre de 500 000 autistes recensés au niveau national, même si ce chiffre ne reflète pas la réalité en raison des difficultés rencontrées chez certaines familles qui ne veulent pas admettre que leur progéniture souffre d'autisme qui est un trouble neurodéveloppemental génétique et non héréditaire, donc lié au cerveau.
En effet, pour prendre en charge cette frange de la société, il faudra, selon les spécialistes, encourager les associations en les aidant financièrement, mais aussi par l'amélioration des conditions des crèches en leur octroyant des locaux et en accordant la priorité aux zones d'ombre, à même de pouvoir participer efficacement à alléger la souffrance aussi bien des parents que celle de leurs enfants autistes; mais aussi à travers la signature de conventions de partenariat.
Les travaux se sont poursuivis jusqu'à la fin de la journée avec la programmation de trois ateliers, l'un sur le rôle des parents dans la préparation de l'enfant autiste en vue de son insertion scolaire ; le second sur l'organisation, l'examen, le diagnostic et l'évaluation ; le troisième sur l'organisation de l'intervention précoce et l'insertion scolaire.

M. LARADJ
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