Les professionnels de la pêche sont unanimes à dire qu'il y a un risque
réel- sur la présence de la sardine en mer Méditerranée. Un constat fait après
la raréfaction du poisson bleu dans les eaux nationales et internationales,
notamment en Grèce « où aucun banc de sardine n'a été signalé depuis trois ans
», affirme-t-on, ou encore, au large des côtes marocaines, véritables portes
sur l'Atlantique. Comme chaque année et depuis le 1er mai jusqu'au 31 août
prochain, la pêche de certaines variétés de poissons est strictement interdite,
de jour comme de nuit, dans les zones où se reproduit le poisson, selon la
réglementation en vigueur.
Une mesure qui tend à protéger le poisson dans sa période de frai, et
selon les premières estimations, cette année sera particulièrement
poissonneuse. Des prévisions qui laissent présager de la réduction des prix
pratiqués sur les marchés locaux et nationaux mais la chose n'est pas aussi
simple, puisque les spécialistes y mettent un bémol.
Des sources de la direction de wilaya de pêche expliquent qu'en dehors
d'une mercuriale prédéfinie, les prix relèvent exclusivement de l'offre et de
la demande. Une demande qui a dépassé et de loin l'offre puisque les habitudes
culinaires des Algériens tendent de plus en plus vers la consommation du
poisson et même des wilayas du Sud s'accordent leur part de la moisson de la
mer. A la direction de la Pêche, on est conscient de la baisse drastique de la
production halieutique, réduite à sa plus simple expression, année après année.
Ainsi, pour le premier trimestre 2009, les armateurs activant au niveau de la
wilaya d'Oran ont pêché 1.322 tonnes de poissons avec une prédominance des
crustacés.
S'il n'y a pas de différence notable avec les statistiques concernant la
même période de l'année dernière, il est indéniable de remarquer la nette
diminution de la production halieutiques à partir de 2007. La sardine, poisson
migrateur par excellence, semble avoir déserté les côtes algériennes, et
oranaises en particulier, si l'on se fie aux chiffres avancés qui font état
d'une quantité de 300 tonnes pêchées ces dernières années contre les 8.000
tonnes qui faisaient le bonheur des consommateurs locaux, il y a de cela
quelques années auparavant. Un exode et des prix à donner le vertige que
beaucoup de pêcheurs, amateurs ou professionnels, ont voulu expliquer par une
batterie d'hypothèses, pourtant niées par la direction de la Pêche. Entre la
fameuse pêche à la dynamite et la vente du produit à des chalutiers espagnols à
la limite des eaux territoriales, beaucoup de bruits ont circulé concernant la
raréfaction de la sardine. « Aucune plainte officielle n'a été déposée à notre
niveau », affirmera une source de la direction de la Pêche, même si elle avoue
avoir eu connaissance du phénomène à travers des lettres anonymes de
dénonciation. Quant aux rumeurs rapportant des agissements pour le moins
étranges de certains armateurs qui se débarrassent de leur cargaison en pleine
mer pour laisser le cours du poisson à son plus haut niveau, notre source la
balaye du revers de la main. « Aucun armateur ne ferait une chose pareille,
parce qu'elle ne répondrait à aucune logique commerciale », ajoutera-t-elle
encore. Actuellement, les 165 embarcations, tous types de pêche confondus,
entre chalutiers, sardiniers et petits métiers, composant la flottille de pêche
en activité, sont soumis à des visites sécuritaires pour le renouvellement du
rôle.
Ainsi, l'appareillage du navire, entre radio, système de sécurité, GPS et
la bonne conformité du bateau, sera inspecté pour vérifier son état. Quant aux
différentes infractions commises par les armateurs, la direction de la Pêche en
a comptabilisé 57 cas, en 2008, où elle s'est constituée partie civile. Des
peines de prison, allant jusqu'à une année ferme, ainsi que des amendes, ont
été prononcées à l'encontre des contrevenants. Rappelons que les types
d'infractions vont de la pêche en zones interdites et durant les périodes du
repos biologique punie de 500.000 à un million de dinars et de 6 mois à une
année de prison à l'usage de matières explosives, substances chimiques ou
d'appâts avec des procédés d'électrocution, dont les contrevenants encourent
jusqu'à 5 ans de prison et une amende de l'ordre de 200 millions de centimes.
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Posté Le : 04/05/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com