Algérie

Les spécialistes plaident pour une meilleure transparence



L'ensemble des spécialistes et acteurs des médias ne peuvent qu'accueillir avec satisfaction l'idée de l'élaboration et de l'adoption prochaine d'une nouvelle loi sur la publicité. Cette loi, dont l'adoption est prévue pour la session d'automne du Parlement, aura le mérite de mettre fin à la directive de Belaïd Abdeselam qui avait ordonné, en 1992, à tous les directeurs des entreprises publiques de confier la publicité à l'Anep, c'est-à-dire un retour déguisé au monopole sur la publicité.Ainsi le marché de la publicité évolue-t-il depuis cette date dans une situation de non-droit, pour reprendre les termes de Brahim Brahimi, professeur à l'université d'Alger. Ce dernier souligne que ladite instruction reste en vigueur jusqu'à l'adoption d'une loi sur la publicité. Seuls deux chefs de gouvernement ont pu surseoir à la directive de Belaïd Abdeselam, à savoir Mokdad Sifi (1994/1995) et Smaïl Hamdani (1998/1999). M. Brahimi qualifie l'Anep d'entreprise parasitaire, étant donné qu'elle prélève un taux de 30% pour chaque spot publicitaire, sans qu'elle ne produise quoi que ce soit.Le professeur appelle les autorités à préciser les aides de l'Etat à la presse pour qu'il y ait de la transparence dans l'attribution de la publicité. L'enjeu, selon lui, est que la nouvelle loi doit porter une vision à long terme, en évitant que la publicité ne représente un blocage à la liberté de la presse. Un autre spécialiste des médias, sous le couvert de l'anonymat, a évalué le marché publicitaire en Algérie à 20 milliards de dinars en 2007. Selon lui, le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, ne fait que ressusciter l'avant-projet de loi élaboré à l'époque du ministre Djiar (2006/2007). Cet avant-projet de loi n'avait pu aboutir à cause du remaniement ministériel qui avait touché M. Djiar.Ce texte, ajoute notre source, prévoyait un meilleur contrôle du marché publicitaire par le biais d'un conseil de surveillance d'éthique. Pour l'Anep, notre interlocuteur précise qu'elle jouit d'un monopole de fait et non de droit, en vertu d'une instruction et non d'une loi. L'actuel ministre de la Communication a, sans se montrer plus explicite, évoqué les grands axes de ce nouveau texte qui prévoit de « consacrer la liberté des activités publicitaires tout en veillant à garantir une transparence et la protection du consommateur », de « définir des règles répondant aux normes internationales en vigueur » et « d'écarter tout monopole du secteur ». L'ensemble des spécialistes a déploré le fait que l'Algérie a perdu 9 ans dans une gestion anarchique de son marché publicitaire.
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